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Aissatou Djomo Diallo a été élue le 7 juin dernier au palais du peuple Miss albinos. C’était au cours de la première édition du concours de beauté « Albi Beauty, Miss and Mister albinisme » sous le slogan « ensembles changeons le regard sur l’albinisme, l’inclusion pour mieux agir ». Cette lycéenne de 17 ans également activiste, compte au cours de son mandat (qui va durer 1 an) lutter contre les abus dont sont victimes les personnes atteintes d’albinisme.
Qui est cette première ambassadrice des personnes atteintes d’albinisme de Guinée ? laguinéenne.info a voulu en savoir plus à travers cette interview qu’elle nous a accordé ce mardi 2 juillet 2019 à son domicile.
Bonsoir Miss
(Elle nous répond avec cette voix chaleureuse et ce sourire qui illumine et accentue sa beauté). Le 7 juin dernier vous êtes devenue la toute première Miss Albinos de Guinée comment l’avez-vous ressenti?
Je suis très heureuse. Ça été une surprise pour moi car j’avais le trac, et je doutais de mes capacités jusqu’à la dernière minute malgré les différentes séances d’entraînement. Au début quand on m’a parlé du concours de beauté je ne voulais pas y participer mais ma mère m’a convaincue et j’ai postulé. C’était tout nouveau pour moi car même à bas âge je ne me suis jamais intéressée aux défilés de mode contrairement à mes copines.
Qui est Aissatou Djomo Diallo?
Je suis élève. Je passe en 12ème sciences sociales. Plus tard à l’Université je compte faire le droit. J’aime beaucoup la musique sauf le zouk. Je suis aussi membre d’un club de bénévoles à l’école appelé L’ interact qui regroupe des jeunes de 12 à 18 ans. Il est parrainé par le Rotaract Club.
Qu’est ce qui vous a attiré dans le bénévolat ?
Ce qui me plait le plus, d’abord ça créer une autre famille à part les personnes avec lesquelles tu es liées par le sang. Ça permet de s’adapter aux gens, de te forger plus en social et surtout en prise de parole en public. On a déjà fait des activités comme des dons dans des orphelinats, des kits sanitaires et alimentaires aux enfants mendiants de Taouya et Fayçal. Nous prévoyons aussi de faire une journée verte pour planter des arbustes.
planter des arbres, pourquoi ?
Aujourd’hui nous vivons la déforestation, le réchauffement climatique, les pluies sont rares, le désert avance. C’est une façon pour nous de combattre ce fléau et protéger l’environnement.
Au cours de vos activités tant à l’orphelinat que dans la rue qu’est ce qui vous a le plus marqué ?
A l’orphelinat ce qui m’a beaucoup marqué, à notre arrivée y’a une petite fille qui m’a tenu la main des qu’elle m’a vu et m’a dit « je veux un bonbon ». Ça exprimait le besoin qu’elle avait malgré qu’elle soit encadrée, il lui manquait encore quelque chose. Ce sont des enfants qui ont besoin d’aide. Dans la rue, la dernière fois qu’on est allé partager les dons y’a une dame qui n’a pas eut son repas. Elle est partie chercher un enfant albinos et l’a amené devant ma voiture. Quand je lui ait dit d’enlever l’enfant sous le soleil ça ne lui a pas plus et elle est partie vers l’autre voiture pour être servie. Le fait qu’elle exploite cet enfant d’à peine deux ans m’a peiné. C’est inhumain. Surtout qu’elle exposait cet enfant au danger. (rayons UV du soleil)
Justement votre projet de société vise à reduire les abus dont sont victimes les personnes atteintes d’albinisme. Comment comptez vous vous y prendre ?
En faisant des sensibilisations de masse. Côté mendicité des enfants il faut conscientiser les parents et les aider à les scolariser. Il faut aussi que des mesures répressives soient appliquées par l’État.
Dans ce cadre quel message avez vous à l’endroit des parents et des décideurs?
Il y’a deux types de parents: ceux qui prennent soin de leurs enfants tels qu’ils sont et y’en a d’autres qui les exploitent pour leur intérêt. Aux premiers je les encourage à redoubler d’efforts et aux seconds ils doivent savoir que nous sommes tous venus de la même façon et nous irons de la même façon. Dieu même a dit que les hommes doivent s’accepter tels qu’ils sont. Si nous sommes différents c’est pour qu’il y ait l’équilibre. Tout ne peut pas être parfait ou imparfait. Ces parents là doivent savoir que ces enfants atteints d’albinisme sont leur chair et leur sang. Ils ne doivent pas les marginaliser ni les exploiter encore moins démissionner des leurs responsabilités parentales. Avant de faire des enfants il faut tenir compte de sa situation financière. Quant’ aux autorités c’est leur rôle de veiller sur la population. Ils doivent penser à cette couche vulnérable, protéger et promouvoir les droits des personnes atteintes d’albinisme.
Merci de nous avoir reçu et bon vent dans vos activités
Hadjiratou BAH