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D’origine Togolaise, Tabita Gracias Hunlédé vit à Conakry depuis sa naissance. Titulaire d’une licence en droits des affaires depuis 2017 (huitième promotion) cette demoiselle de 23 ans est passionnée de photographie. Depuis deux mois elle est stagiaire dans un studio à Lambagni (Commune de Ratoma). Tabita Gracias Hunlédé, répond aux questions de Hadjiratou Bah
Après votre licence en droit des affaires pourquoi avoir opté pour la photographie?
Ma passion pour la photographie a commencé il y’a peu surtout à travers les réseaux sociaux, lorsque nous voyons de belles images, la créativité de certains grands photographes à travers le monde, alors je me suis dit pourquoi ne pas essayer? A part ça, il y’a aussi un oncle photographe « papa Hadi » qui m’a beaucoup influencé parce que j’admirais la manière dont il prenait son travail au sérieux. Vu qu’il est décédé je me suis dit que ça serait une manière de lui rendre hommage.
Comment a été votre premier jour de stage dans un studio photo ?
(Rires) Quand je viens nouvellement dans un endroit je préfère d’abord observer. C’est vrai qu’il y avait plein de choses étranges pour moi surtout l’utilisation des flashs, des réflecteurs et autres, comment régler là caméra qui était vraiment lourde pour moi. J’avais aussi un problème d’équilibre mais avec temps j’ai commencé à m’adapter. Y’a beaucoup de choses qui me restent à apprendre mais je me débrouille pas mal. Aujourd’hui je prend les photos en studio, j’ai même fait des shoots sur le terrain une fois. Le perfectionnement c’est surtout sur le terrain car c’est totalement différent du studio. Il y’a des réglages standards au studio alors que dehors il y’a déjà une source naturelle qui est le soleil qui varie par moments et auquel il faut s’adapter. Il faut aussi avoir le réflexe d’anticiper les mouvements des personnes que vous êtes en train de photographier afin d’avoir de belles images.
Comptez vous faire de votre passion une profession voir ouvrir votre propre studio?
Il est vrai que c’est tentant à la longue d’ouvrir mon propre studio mais j’aimerai voir ce que le temps m’apporte car j’ai des priorités. Il faut que je continue mes études pour avoir mon master.
Chaque année est célébrée la journée mondiale de la photographie. Avez vous une fois participé a une compétition voir même faire une exposition ?
A vrai dire, c’est cette année que j’ai découvert le concours de photographie. Je pense à une exposition photo, ça me motive à plus travailler.
De nos jours de nombreuses filles comme vous essayent de se démarquer, est ce que votre choix est accepté par votre entourage?
J’ai eut la chance de grandir dans une famille où on ne nous impose pas de limites en ce qui concerne le fait qu’une femme se batte pour avoir sa place au soleil. Ma mère par exemple est architecte. Je n’ai pas eut de difficulté à leur faire accepter mon choix. S’agissant des clients et autres personnes c’est un autre débat. C’est vrai que je surprend certains mais cela ne me dérange pas personnellement. Certains estiment que leurs photos seront plus jolies prises par une femme. Quelques rares fois j’ai été confrontée à la réticence de certains hommes au studio mais je leur ait expliqué que c’était mon métier, de se laisser faire. Il y’a même eut un qui a catégoriquement refusé que je le prenne en photo et je n’ai pas insisté parce que j’étais déjà frustrée qu’on me juge à travers le genre.
Parlant justement des pesanteurs sociales que faut il pour une réelle émancipation des femmes dans ce pays?
J’aimerai que les parents comprennent que les femmes sont des reines. Qu’on leur inculque qu’elles ont une importance dans la société, comme ça elles vont grandir sans s’imposer de limites qui les empêcheraient d’exercer des métiers d’hommes. Je pense que la religion est un vecteur essentiel pour faire passer une idéologie dans le bon sens du terme. Pourquoi ne pas approcher les leaders religieux pour qu’ils sensibilisent les familles analphabètes où traditionalistes sur le fait que les femmes ne sont pas seulement faites pour le foyer mais qu’elles doivent aussi avoir les mêmes chances que les hommes pour pouvoir s’épanouir, aller à l’école, faire le travail de leur choix etc.
Enfin, quel message aimerez vous faire passer?
Je dirait à toutes ces personnes qui sont passionnées de quoi que ce soit de ne jamais se laisser abattre parce qu’il y’a des moments où l’on se demande où l’on va, vers qui aller? Il est bien de s’écouter soi même et prendre les bonnes décisions. Certains obstacles viennent pour nous aider à monter plus haut.
Merci