Les participants ont salué les progrès réalisés vers le rétablissement de la paix et de la stabilité en Libye depuis la Conférence de Berlin sur la Libye, avec la signature de l’accord de cessez-le-feu (le 23 octobre 2020) entre les deux administrations rivales du pays, l’adoption de la feuille de route politique libyenne à Tunis (15 novembre 2020) et l’approbation du gouvernement d’unité nationale de transition (10 mars 2021) dont le mandat se termine après les prochaines élections. Ils ont réaffirmé leur attachement à la tenue des élections présidentielles et législatives le 24 décembre, conformément à la feuille de route politique libyenne, et au retrait de tous les mercenaires et militaires étrangers du pays.
Compliquer le processus de transition
Dans une mesure controversée, le Parlement libyen a décidé récemment de reporter d’un mois les élections législatives, initialement programmées en même temps que la présidentielle. Pour ce Parlement, « ces dernières années, le pays n’est pas parvenu à se stabiliser à travers le système parlementaire », c’est pourquoi « il était nécessaire d’organiser les élections présidentielles dans les plus brefs délais ». Ce changement de calendrier par rapport à la feuille de route établie sous l’égide de l’ONU peut compliquer le processus de transition dans ce pays, a prévenu la communauté internationale.
Dans un message vidéo adressé à la Conférence de Paris, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que « la Libye est aujourd’hui plus proche qu’elle ne l’a été depuis de nombreuses années du règlement de sa crise interne et de la rupture du cycle des transitions politiques ». « Nous ne pouvons pas laisser passer cette occasion », a-t-il souligné.
Pour sa part, la chancelière allemande sortante Angela Merkel, dont le pays a abrité deux Conférences sur la Libye, a déclaré : « J’espère que la préparation des élections sera achevée de manière à ce que le résultat soit reconnu » par tous. Une condition préalable à la tenue des élections est la sécurité, a-t-elle noté, appelant au retrait des mercenaires étrangers.
Retrait de 300 combattants
À cet égard, le président français Emmanuel Macron a annoncé le retrait de l’Est de la Libye de 300 combattants en provenance de pays voisins. Il s’agit d’un « premier pas » a-t-il dit, ajoutant que « la Turquie et la Russie doivent aussi retirer sans délai leurs mercenaires et leurs forces militaires, dont la présence menace la stabilité et la sécurité du pays et de toute la région ».
Le texte de l’Accord du cessez-le-feu stipule que « tous les mercenaires et combattants étrangers » doivent « quitter les territoires libyens, terrestres, aériens et maritimes » dans un délai maximum de trois mois, à compter de la date de la signature de l’Accord, soit le 23 janvier 2021, mais cette date n’a pas été respectée. Ceux-ci sont toujours présents en Libye, qui compte dix bases militaires « partiellement ou totalement occupées par des forces étrangères », selon l’ONU, qui estime à 20.000 le nombre des « forces étrangères et/ou mercenaires » sur le territoire libyen.
Leur présence est une source majeure de préoccupation sécuritaire pour les pays voisins qui craignent de voir leurs territoires infiltrés par des mercenaires. Il s’agit notamment de la Tunisie, de l’Algérie, du Tchad, du Niger et du Soudan, qui partagent des longues frontières terrestres communes avec la Libye.
Source:dpa.news