2) Fatim Tiene, l’avicultrice qui cultive la résilience
Côte d’Ivoire, Fatim Tiene a réussi à sauver et pérenniser son entreprise avicole après avoir fait face à plusieurs crises successives..
Par Marwa Dellagi
Pour la plupart des jeunes entrepreneurs, le chemin vers le succès s’apparente à une longue et épouvante traversée du désert. C’est le cas de Fatim Tiene, qui grâce à sa résilience, a réussi à sauver sa startup spécialisée dans la production et la commercialisation de poulets de chair, connue sous le nom de « Tifa Aviculture », laquelle est basée à Abidjan.
La création de son entreprise a coïncidé avec la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, deux événements qui ont frappé de plein fouet l’économie mondiale et entraîné une envolée des prix des produits agricoles de base. « Ces deux crises ont beaucoup affecté le secteur agricole en Côte d’Ivoire et provoqué une hausse excessive des prix des intrants qui ont considérablement impacté les coûts de production », témoigne Fatim dans un entretien accordé à la dpa.
L’Ivoirienne révèle également avoir été confrontée à des maladies aviaires qui ont emporté plus de la moitié de son cheptel avicole, ce qui a l’a poussé à suspendre ses activités pendant un long moment. Malgré ce parcours semé d’embuches, la jeune avicultrice a réussi à tirer son épingle du jeu et à remettre son projet sur les rails. Aujourd’hui, elle œuvre à diversifier ses activités en travaillant sur d’autres maillons de la chaîne outre le fait qu’elle envisage de passer à la production d’aliments pour volailles. Elle projette même d’ouvrir des boutiques de vente d’équipements pour l’élevage avicole.
À travers son entreprise dont la capacité de production est de 18 000 sujets par an, Fatim affiche l’ambition de garantir la sécurité alimentaire dans son pays. Souhaitant contribuer à la lutte contre le chômage, la promotrice de Tifa Aviculture qui emploie à ce jour une vingtaine de personnes, propose aux jeunes des sessions de formation aux techniques avicoles afin de les encourager à se lancer dans ce créneau.
« L’aviculture est une activité passionnante et avec un cycle de production court. De plus, la viande de volaille est la plus consommée dans le pays, ce qui représente une opportunité à saisir notamment pour les jeunes », observe Fatim qui vient d’une famille d’aviculteurs. L’éleveuse souhaite aujourd’hui créer des plantations de maïs afin de faciliter et d’amortir les coûts des aliments de volaille et mettre en place une unité d’abattage et de transformation de volaille afin de pourvoir créer un maximum d’emploi. Son ambition est de faire de son entreprise une référence de pointe dans le secteur avicole à l’échelle régionale.