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Votée pendant la huitième législature, la loi sur la parité n’est pour le moment pas effective. Cette initiative des femmes parlementaires d’alors avec à leur tête Honnorable Zalikatou Diallo vise à permettre un plus large accès des femmes aux instances de prise de décision. Aujourd’hui première vice présidente de la neuvième législature elle poursuit le combat pour que les dispositions de cette loi soient inclues dans le code électoral. Si en général Dr Zalikatou constate de nombreux efforts allant dans le sens de l’épanouissement des femmes, de nombreux défis demeurent précise t’elle au cours de son interview avec Hadjiratou Bah
Dr Zalikatou comment voyez-vous la situation de la femme d’aujourd’hui?
Il faut remarquer que beaucoup d’efforts ont été fournis ces derniers temps notamment avec la volonté du chef de l’État qui a dédié ses mandats aux jeunes et aux femmes. Il est allé jusqu’à mettre dans la structure gouvernementale un département spécifiquement dédié aux droits et à l’autonomisation des femmes. Ensuite les dispositions de l’article 9 de la constitution contribuent a réduire les inégalités au niveau des instances dirigentes. Leur mise en oeuvre pourra permettre aux femmes d’atteindre leurs objectifs. Le gouvernement est entrain d’être mis en place et en son sein nous avons déjà à peu près dix femmes. A la fin de sa composition vous aurez le gouvernement le plus prolifique de la guinée en terme de représentativité des femmes. Au niveau des instances politiques il y’a aussi la loi sur la parité qui est en chantier et nous allons continuer à nous battre pour que sa mise en oeuvre soit effective. Les femmes de plus en plus mettent en place des groupements d’intérêt économique tant à Conakry que dans les zones rurales. Il y’a les MUFFA (mutuelle de la femme africaine) qui leur permettent d’avoir accès aux crédits à des taux minimes afin qu’elles puissent financer leurs activités et devenir autonomes. il y’a certes des avancés mais des défis sont toujours là, il faut qu’on continu à les soutenir. Ensuite y’a aussi beaucoup d’efforts pour le maintenir les filles à l’école parce que pour que la femme soit autonome il faut qu’elle puisse avoir son diplôme et se trouver de l’emploi. Il faut quand même que les sensibilisations continuent pour lutter contre les mariages précoces, l’éducation sexuelle pour préserver les filles des grossesses non désirées… Dans notre constitution figure en bonne place l’interdiction des MGF etc.
La loi sur la parité est elle suffisante pour permettre aux femmes d’accéder aux instances de décisions?
Le fait de légiférer est un coup de pouce mais en fait il faut beaucoup sensibiliser les femmes pour qu’elles acceptent d’aller en politique. Elles peuvent être chef de quartier, de district si leur niveau d’étude n’est pas élevé. Mais même celles qui sont universitaires peinent en général à se lancer en politique. Il faut une synergie d’action avec les organisations de société civile évoluant dans la promotion des droits des femmes. pour sensibiliser même celles qui sont en zone rurale. D’un autre côté les femmes sont en général de grandes mobilisatrices mais quand vient l’heure de choisir elles sont mises de côté. Il y’a beaucoup à faire à ce niveau c’est pourquoi nous nous y attelons.
Y’a t’il des initiatives pour faciliter aux citoyens l’accès des différentes lois adoptées par l’Assemblée Nationale ?
Justement le Président de l’Assemblée Nationale a parmi ses reformes un projet phare qui est la digitalisation de l’institution. Actuellement un comité est à pied d’oeuvre sur ça et le site internet de l’AN sera bientôt inauguré. Ça sera un moyen de contribuer à la vulgarisation de toutes les lois que nous voterons ici. Ce qui permettra à tous les citoyens d’y avoir accès et vous les journalistes pourrez être de très bons acteurs de vulgarisation à travers vos émissions.