Entreprenariat féminin : « Organica » – derrière la marque, une volonté d’acier
Par Marwa Dellagi
Tunis (dpa) – Lorsqu’elle a lancé sa startup, il y a quatre ans, Hanène Ayachi n’avait en poche que dix dinars (environ 3 euros). À l’époque, personne n’a cru en son potentiel entrepreneurial, pas même son entourage, se souvient cette ingénieure de formation. Cela ne l’a pourtant pas empêchée de donner vie à son projet et de réaliser son vieux rêve de petite fille : devenir une entrepreneure accomplie.
À 34 ans, cette jeune femme originaire de Zorg, une bourgade de la ville de Haffouz au centre du la Tunisie, est aujourd’hui à la tête d’Organica, une startup qui fabrique des produits cosmétiques à base de figues de barbarie biologiques. « Nous proposons des huiles pures, des crèmes, des poudres exfoliantes et des vinaigres alimentaires fabriqués à partir du figuier de barbarie, une plante réputée pour ses propriétés anti-oxydantes et hydratantes, freinant ainsi le vieillissement de la peau », déclare Hanène dans un entretien accordé à la dpa.
Du chemin parcouru
« Cette aventure a démarré en 2016, avec un fonds de roulement assez modeste. Hormis notre domaine familiale à Haffouz, dans lequel je cultive et transforme les figues de barbarie, je n’avais aucune autre ressource », se souvient cette jeune maman. En quête de fonds pour développer son projet, cette ingénieure en chimie participe, dès lors, au concours « Junior Farmer Competition », une initiative de l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) relevant du ministère tunisien de l’Agriculture, en partenariat avec l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Poussée par son ardent désir de réussir, la jeune femme parvient à s’imposer et se distinguer lors de ce concours, ce qui lui a permis de bénéficier d’un appui financier et d’un encadrement de la GIZ. Depuis lors, du chemin a été parcouru. Organica est passée, en quatre ans, d’une fabrication de quatre à 50 produits cosmétiques certifiés tous issus de l’agriculture biologique par « Ecocert », organisme français spécialisé dans la certification biologique dans le monde.
Projets pour le futur
Outre les ventes en ligne, la startup commercialise ses produits auprès de parapharmacies et collabore avec des laboratoires locaux auxquels elle fournit des huiles végétales en vrac. Employant actuellement trois personnes à temps plein et 12 saisonnières, Hanène, qui a déjà exporté ses produits vers la Suisse, est actuellement en train de négocier un contrat pour que sa marque soit représentée en France.
À moyen terme, elle ambitionne d’ouvrir un point de vente pour être plus proche de ses clients et d’investir dans une autre parcelle de terre pour s’adonner à la culture de la grenade. « Lorsque je me rappelle de ce combat, de cette lutte acharnée et de tous ces sacrifices que j’ai pu endurer durant toutes ces années, un sentiment d’autosatisfaction et de pure joie m’envahit. Je suis fière de tout ce chemin parcouru! », se félicite la jeune femme.
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Source:dpa. news