Algérie opte pour un modèle économique basé sur la connaissance et les startups
Par Mounir Swissi
Tunis (dpa) – Dépendant largement de ses revenus pétroliers, l’Algérie veut faire des startups la « locomotive » d’un nouveau modèle économique basé sur la connaissance et l’innovation. Dans cette optique, ce pays Nord-africain a mis en place, en 2020, une batterie de mesures pour inciter ses jeunes à se lancer dans un business à fort potentiel de croissance, à savoir : les startups. Il s’agit de la création d’un département ministériel dédié à « l’Économie de la connaissance et des startups », et de la mise en place d’un cadre juridique pour les startups. Il s’agit également du lancement d’un fonds public pour financer ce genre de projets (Algerian Startup Fund et d’un premier accélérateur public de startups (Algeria Venture).
Du haut de ses 27 ans, Yacine El-Mehdi Oualid, reconnu par ses pairs pour ses compétences, notamment dans le domaine des startups, a été nommé, en janvier 2020, ministre délégué, chargé de l’Économie de la connaissance et des startups, devenant ainsi le plus jeune membre de l’actuel gouvernement algérien. Son département est à l’origine de l’organisation, en octobre 2020, de la Conférence nationale des startups « Algeria Disrupt 2020 », au cours de laquelle le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé la création de l’Algerian Startup Fund. La tenue de cette conférence « témoigne de notre foi absolue en un nouveau modèle économique pour notre pays, un modèle basé sur la connaissance et où les startups seront érigées en locomotive », a souligné Tebboune.
Lever les entraves bureaucratiques
Financé par l’État, l’Algerian Startup Fund demeure « ouvert au secteur privé et les sociétés étrangères qui souhaiteraient y contribuer financièrement en devises ou en monnaie nationale », a indiqué Tebboune. Ce fonds de capital de risque se « distinguera par la flexibilité dont ont besoin les startups » et permettra aux jeunes porteurs de projets « d’éviter les banques et la lenteur bureaucratique qui en découle », a-t-il dit. « Les pratiques bureaucratiques » en Algérie « ont privé les meilleurs de nos enfants de concrétiser leurs projets et de réaliser leurs rêves et poussé nombre d’eux à l’émigration », a-t-il déploré.
Dans ce contexte, une plateforme numérique a été créée pour « lever toutes les entraves bureaucratiques », et « faciliter les procédures de création des startups », a précisé, pour sa part, le ministre délégué, chargé de l’Économie de la connaissance et des startups. Elle offre aux jeunes toutes les possibilités de bénéficier des avantages fiscaux, de lever des financements et d’adapter leurs besoins, ainsi que d’être en contact permanent avec leur département ministériel, a-t-il relevé.
En Algérie, les banques refusent de financer les startups à cause du caractère risqué de ce type de projets, selon Elyes Kacem, président de la Fédération nationale des startups et des jeunes investisseurs (FNSJI). Ce refus de financement a retardé le développement des startups dans le pays et privé son économie de la contribution de ces entreprises en matière de création d’emplois comme dans de nombreux autres pays, a-t-il déclaré à la dpa.
Vers une économie multi-ressources
« Après la création d’un fonds spécial pour financer les startups, ce problème semble être résolu », a-t-il dit, prévoyant un « boom » dans la création de ce type d’entreprises dans les années à venir. L’économie algérienne est sur le point de passer d’une économie basée sur les rentes pétrolières à une économie multi-ressources, a-t-il fait remarquer.
D’après Kacem, « la pandémie de Covid-19 et la baisse des prix du pétrole sur le marché mondial ont imposé de nouveaux défis au gouvernement algérien. Cela explique l’accélération des réformes administratives et législatives pour faciliter l’émergence d’un nouveau tissu économique basé sur les technologies et l’innovation ».
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Source:dpa. news