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La région du Fouta regorge d’assez de sites touristiques malheureusement non aménagés. Certains à l’abandon font grise mine comme la maison de feu Myriam Makeba (chanteuse Sud africaine) à Dalaba. Si la villa Jeanine où residait le gouverneur français colonial a elle été rénovée, ses cases d’accueil sont toutefois non meublées. Par contre la chute de Séré Diourde à Bourouwal Tapé (Pita) a été prise en main par un particulier permettant ainsi aux jeunes d’aller s’y recréer. Des réalités découvertes ce dimanche 29 décembre 2019 à l’occasion d’une excursion faite à Dalaba et Pita dans le cadre du Festival régional de Mamou (FESTI-FOIRE) entamé depuis le 20 décembre dernier.
La première partie de l’excursion s’est tenue à Dalaba dans la villa Jeanine et la maison de Myriam Makeba. Créé dans les années 1935-1936, et rénové lors des fêtes tournantes, ala villa Jeanine servait de résidence au gouverneur français. Cette villa en béton lourd qui porte le nom de sa fille est toujours bien tenue par deux doyens. Notre interlocuteur Mamadou Lombi Sow explique que de hautes personnalités y ont également séjourné comme le père de l’indépendance guinéenne Ahmed Sekou Touré. On peut y voir des meubles en béton (table, fauteuil, placard, lit…). Outre la villa, des cases abritant au total 24 chambres non aménagées, lui font face dans ce vaste domaine entouré de végétation. Un peu plus loin se trouve à part, une autre plus grande avec 4 entrées (gouverneur, notables, chefs de Cantons et chefs de villages) dénommée la case à palabres. Elle servait de lieu de rencontre aux douze chefs de Canton avec le gouverneur pour discuter des questions majeures.
Seulement Mamadou Lombi Sow qui veille sur ces lieux depuis 1967 déplore le manque de prise en charge: « Je suis venu ici en 1967 et mon second en 1981. Depuis la mort de Sekou Touré, Lansana Conté nous a payé pendant 4 ans. Depuis lors jusqu’à aujourd’hui il n’y a pas de salaire. Si au moins des visiteurs venaient on aurait un peu. Vraiment on souffre maintenant. Je suis venue ici quand j’étais jeune, maintenant je suis vieux et je ne peux plus aller travailler ailleurs. Le gouvernement nous a complètement abandonné avec le domaine. »
Plus loin dans le quartier Tangama se dresse la maison de feu Myriam Makeba, célèbre chanteuse Sud africaine qui y résidait pendant l’apartheid. Décrépit et fermée avec les affaires de la dame à l’intérieur, cette maison agonise au milieu d’herbes sèches.
A une centaine de kilomètres de Dalaba, la chutte de Sere Diourde à Bourouwal Tapé dans Pita à eut plus de chance. Un particulier y a fait des aménagements permettant ainsi aux jeunes de la région de venir s’y recréer. Loin de la route principale des panneaux indicatifs en faciliteraient plus l’accès.
Le Directeur régional artisanat, tourisme et hôtellerie de Mamou,.) Saidou Diallo déplore l’abandon de ces sites qui aménagés et fréquentés seraient source d’importants revenus pour la région de Mamou et même du pays: « quand on prend les potentialités touristiques que regorge la région par exemple sur 10 sites on a qu’un seul aménagé par un privé. Donc j’interpelle toutes les bonnes volontés à s’investir dans le tourisme qui est aussi une industrie. Cela générera de l’emploi au niveau des jeunes qui ne seront plus tentés par l’exode rural et l’immigration clandestine. S’agissant de la résidence de Myriam Makeba quand je la vois dans cet état lamentable j’en suis désolé puisque cette femme était une icône dont on connait le combat contre l’apartheid. Sinon ya des bâtiments flambants neufs rénovés à l’occasion du 56ème anniversaire de l’indépendance du pays mais celle de Myriam n’en faisait pas parti ».
Hadjiratou Bah