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La campagne citoyenne du don de sang avait pour objectif la collecte de beaucoup de sang pour en dispatcher dans tous les hôpitaux de l’intérieur du pays. C’est dans cette optique que, le CNTS en compagnie du ministre de l’enseignement supérieur ont effectué récemment une tournée dans certaines régions du pays, pour inciter les étudiants à faire le don du sang. Pour en savoir d’avantage sur le déroulement des activités, Maïmouna Bangoura de laguineenne.info a interrogé le directeur du centre national de transfusion sanguine Docteur N’yankole Ives Haba.
Bonjour docteur Haba,
Comment le don de sang est perçu à l’intérieur du pays?
De façon général, la question du don de sang est difficilement acceptée par la population guinéenne à majorité analphabète et pour laquelle on n’a pas encore fait suffisamment de sensibilisations avec des supports adoptés pour expliquer le processus du don de sang, son importance pour la vie des patients. Nous pensons que cette incompréhension persiste à tous les niveaux sur le territoire national et c’est un gros problème pour le système de santé.
Comment vous en êtes ensorti?
Avec l’appui de monsieur le ministre de l’enseignement supérieur. Chaque fois qu’il devait visiter une université, nous nous présentons très tôt sur les lieux. Avant son arrivé, nous faisons une conférence sur le don de sang et sa donnait la possibilité aux étudiants de connaitre ce que c’est le don de sang, de poser également des questions pour mieux comprendre. Cela a poussé certains étudiants à donner le sang.
La collecte du sang visait uniquement les Universités?
C’était uniquement dans les campus Universitaires. Et l’appui du ministre de l’enseignement supérieur a été très capital puisque avant d’arriver sur un site, il exhortait les autorités de l’Université en question de faire la sensibilisation sur le don de sang avec nos équipes locales.
Pourquoi le choix des Universités?
C’est parce que nous profitons de la tournée du ministre Yéro Baldé dans les institutions d’enseignements supérieurs pour mener la campagne. Nous n’avons pas eu suffisamment de temps et cela a joué aussi parce qu’il fallait s’adapter au chronogramme de la tournée.
Est ce qu’il ya eu suffisamment de mobilisation pour le don?
Pas suffisamment. Au regard des effectifs des étudiants, nous pouvons dire que c’est une infime partie qui a acceptée de donner son sang. Mais ceux qui l’ont fait ont contribué à rendre fonctionnel les unités de transfusions sanguines de l’intérieur du pays dont la plupart étaient vides malgré l’installation des banques solaires pour la conservation du sang. Ça veut dire que malgré l’amélioration des conditions de conservation du sang, aucun effort n’avait été encore déployé pour que le processus de prise en charge des urgences puissent être améliorés par la disponibilité des produits sanguins. C’est avec cette campagne que nous avons pu rectifier le tir en mettant en place des Stocks de sécurité dans tous les hôpitaux des régions que nous avons visités.
Donc il n’y avait pas de stock dans les structures que vous avez sillonnées?
Les structures où ils y en avait avaient deux pôches, trois pôches comme ça. Avec la campagne on n’a pu corriger bien que le stock obtenu est périssable d’une part et d’autre part ce n’était pas un stock qui pouvait couvrir les besoins de chaque structure pour un mois. Donc ya un effort à fournir, notre objectif était que le stocke de sécurité soit là et qu’on puisse faire face rapidement aux urgences et que le système de remplacement que nous avons à Conakry soit instauré à l’intérieur du pays pour que plus jamais il n’y ait rupture dans aucun hôpital qui reçoit des femmes et des enfants en détresse et dans le besoin de transfusion.
Vous avez collectés combien de pôches par université?
A Labé nous avons eu 76 pôches et Faranah 106 pôches en une journée. Ce qui explique l’engagement des étudiants qui posaient des questions intéressantes. A kankan nous avons collectés 75 pôches. Le première jour ça n’a pas été une réussite, nous avons insister pour organiser une deuxième séance de collecte de sang et c’est ce qui nous a permis d’avoir les 75 pôches de sang. Après analyse elles ont été distribuées dans les hôpitaux de Kankan, Kérouané, Mandiana, Kouroussa et Siguiri.
Dans les 75 pôches de sang collectées à Kankan combien étaient utilisable après analyse?
66 pôches étaient utilisables. Il faut signaler que nous avons pût nous rendre compte à travers cette champagne, que les étudiants constituaient un groupe cible pour le don de sang du fait qu’aucun cas d’infection par le VIH n’a été rencontré. Par contre ya un gros problème qui passe encore sous silence et c’est bien entendu le virus de l’hépatite B qui gagne une proportion importante surtout en région forestière. Cela pose la nécessité d’accélérer les reformes en cours pour l’instauration du programme national des hépatites virales. Il est important que les étudiants subissent des dépistages systématiques à l’entrée afin que ceux qui sont négatifs soient vaccinés et ils pourront vivre avec ceux qui ont les infections sans risque.
A N’zérékoré nous avons pu collecter en deux jours 67 pôches de sang puisque y’avait un groupe d’étudiants qui cherchait coûte que coûte à décourager les autres pour que ceux ci ne donnent pas leur sang.
Sous quel prétexte décourageaient ils les autres?
Ils disent que le sang sera vendu, malgré la conférence et les questions posées qui ont pu convaincre certains étudiants. ce groupe a perturbé et quand nous Somme revenus le demain, il a continué. Cela prouve que le don du sang c’est d’abord une question de culture, d’éducation à tous les niveaux.
A votre avis ou se situe la responsabilité?
Elle est à deux niveaux: lorsque les services de transfusion sanguine n’ont pas suffisamment de moyen pour mener les activités comme il faut, l’information ne passera pas bien. Et lorsque les populations qui sont informés ne donnent pas leur sang de façon volontaire on est obligé de dire aux parents des nécessiteux de trouver des donneurs ça nous met dans un cercle vicieux.
Pour terminer il faut que le système de collecte de sang continue pour que les besoins soient au fur et à mesure couverts.
Merci de répondre à nos questions.
Maimouna BANGOURA