Le charbon est la matière la plus utilisée pour la cuisine dans les différents foyers de la localité de Kankan. La production et la vente de cette matière dans la commune urbaine, est l’activité menée au quotidien par certaines femmes provenant des villages environnants.
Elles sont confrontées à un certain nombre de difficultés.
Elles sont plus d’une trentaine de femmes à se réunir chaque jour aux alentours du cimetière M’bemba Kôrô sis au marché Dibida. Elles revendent du charbon obtenu à l’aide de la transformation du bois. Manamba Doumbouya, avant d’être vendeuse, est tout d’abord productrice de charbon. Elle nous explique leur méthode de transformation artisanale du bois en charbon et quelques risques sanitaires que cela implique. « pour la fabrication du charbon, nous coupons le bois que nous réduisons en petits morceaux avant de les enfouir sous terre. Ensuite on allume le feu. Un ou deux jours plus tard, on les déterre, ça trouvera qu’il se sont complètement transformés en charbon. Lorsqu’on veut éteindre le feu on s’éloigne parce que ce processus dégage une chaleur qui n’est pas bonne pour notre santé. Si on ne fait pas attention, on risque de tomber malade et être obligé de prendre deux à trois perfusions ».
En plus d’être exposées aux flammes lors de la transformation, la cherté des frais de transports de leurs marchandises et la taxe prélevée par les agents du service des conservateurs de la nature, font parti des problèmes quotidiens de ces femmes.« pour le transport on fait recours aux conducteurs de véhicules qui nous aident à acheminer nos sacs de charbon de la brousse vers la ville. Le sac est transporté à raison de 3000fg l’unité. Les gardes forestiers aussi nous prennent 1000fg par sac, même si tu fait dix voyages, ils reviennent toujours réclamer l’argent. Pour récupérer ces sommes, ils viennent même nous chercher dans le marché. On ne sait pas pourquoi ils nous font payer ces sommes. Ils nous disent que c’est la cota des gardes forestiers. Ici au marché, nous payons à 1000 fg la place où nous vendons. Après tout cela on vend le sac à 25000 fg. On paye aussi des taxes aux responsables du marché donc à la fin le gain est minime vu toutes ces dépenses » souligne Manamva Doumbouya.
En dépit de toutes ces difficultés dame Doumbouya arrive a subvenir aux besoins de sa famille: « ce travail est très important pour nous. C’est grâce à ça que nous subvenons aux besoins des enfants » Il faut noter que malgré nos multiples tentatives, les agents du service de conservation de la nature ne s’est pas prêté à nos questions.
Ibrahima Sory Keita pour laguinéenne.info+224 626 82 53 56 ibrahimasoryk20@gmail.