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La fédération guinéenne des réseaux des femmes pour la paix et le développement fait l’éducation civique des femmes et jeunes pour une paix durable en Guinée. Son autre combat, autonomiser les femmes rurales à travers la formation, l’appui technique et financier. Elle oeuvre aussi pour la vulgarisation des produits guinéens sur les marchés étrangers à travers des partenariats. Une tâche pas toujours facile mais la présidente Mme Sougoule Manangbe Camara reste optimiste. Des atouts et défis que cette économiste a partagé ce lundi 4 mars 2019 avec laguinéenne.info
Le thème des festivités du 8 mars cette année est: « penser équitablement, bâtir intelligemment et innover pour le changement ». Est ce que ces trois recommandations s’imposent aujourd’hui en Guinée ?
Dans notre pays les femmes font beaucoup mais les résultats sont maigres et peu connus car les efforts sont dispersés. Les femmes ne sont pas appuyées comme il faut. Que ça soit dans la capitale ou en zone rurale il y’a encore des femmes très pauvres, qui n’ont pas d’habitats décents et n’arrivent pas à nourrir leur famille. La conjoncture économique mondiale ne facilite pas les choses. Donc ce thème penser équitablement, bâtir intelligemment et innover pour le changement, est le bienvenu car il permet de réfléchir sur les moyens à mettre en place pour que les femmes œuvrent elles mêmes pour leur autonomisation.
Que fait votre fédération pour appuyer ces femmes?
Nous avons commencé par notre réseau « cercle de femmes pour le développement » composé de 42 ONG. Nous l’appuyons au montage de micro projets en faveur des femmes et nous lui indiquons ou trouver des financements grâce aux informations obtenues dans les ambassades et les institutions. Dans plusieurs préfectures comme Kerouane, Siguiri, Dinguiraye, Kissidougou nous avons doté les femmes de machines comme les décortiqeuses de riz, les moulins broyeurs de céréales ou de karité. Ceci pour alléger la charge de travail et améliorer la production et les conditions de vie des femmes.
Les aidez vous à faire connaitre et écouler leurs produits sur le marché guinéen et à l’étranger?
Effectivement. Nous les mettons en relation avec des entreprises guinéennes à l’étranger et tant d’autres. Par exemple il y’a une société qui est à Paris qui exploite le karité. Actuellement nous sommes sur un projet pour Siguiri et Mandiana pour le Karité. Nous les aidons aussi pour que la qualité des emballages répond aux normes internationales.
Quelles sont les contraintes auxquelles vous êtes souvent confrontées ?
Elles sont nombreuses comme l’obtention de subventions. Mais parfois nous profitons de nos missions à l’étranger pour nouer des contacts. L ‘ambassade du Canada nous a beaucoup aidé à travers son fonds canadien pour l’initiative locale. Malheureusement avec tous les remous sociaux qu’il y a eu dans le pays l’ambassade a été installée à Dakar et nous n’arrivons plus à bénéficier de ces fonds. Nous continuons à nous battre auprès des institutions et autres bonnes volontés car les femmes n’ont même pas le prix de transport des machines pour leurs localités.
Que faites vous pour pérenniser ces groupements afin qu’ils ne disparaissent pas une fois le fonds octroyé fini?
Nous les formons en gestion pour qu’elles sachent qu’elles doivent épargner. Elles doivent partager en trois parties l’argent qu’elles gagnent. C’est à dire une partie des bénéfices sera repartie entre les membres du groupement, une deuxième gardée pour l’entretien des machines et la dernière mise à la banque.
Vu que la majorité des femmes rurales n’est pas lettré comment les formez vous?
Nous faisons toutes les formations en langues locales.
Sont elles assistées par leurs époux?
Pas souvent, rares sont ceux qui le font.
Qui parle de femme parle d’enfants. Que leurs conseillers vous par rapport à la préparation de l’avenir de leurs enfants ?
Nous avons mis le réseau « cercle de femmes pour le développement » dans une fédération dénommée « fédération guinéenne des réseaux des femmes pour la paix et le développement » et dont je suis aussi la présidente. Elle s’occupe de la culture de la paix, le civisme et la démocratie. En envoyant le matériel nous interpellons les femmes sur la nécessité d’un bon encadrement des enfants avenir de demain. Car actuellement l’éducation parentale manque beaucoup.
Vous vous apprêtée pour le 8 mars, qu’est ce qui est prévu?
Actuellement nous sommes sur l’atelier de validation du document national d’autonomisation de la femme qui doit aller à New York. Ensuite ça sera la fête.
Quel message avez vous à l’endroit des femmes et des décideurs?
J’ai deux messages. Aux femmes: la solidarité féminine manque dans notre pays, unies nous réussirons. Quant aux autorités, elles savent ce que les femmes vivent. Nous savons que les
MUFFA ont apporté un plus aux femmes grâce à l’octroi de micro crédits mais il reste beaucoup à faire. L’ État a promis des machines pour le fonio nous espérons qu’il respectera ses engagements.
Hadjiratou BAH