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L’association guinéenne des épouses militaires et paramilitaires (AGEMIP) est née dans les années 80 après la prise de pouvoir par l’armée. Mise en place par les femmes des différents corps habillés de l’ensemble du territoire national, cette association vise non seulement à promouvoir la paix à travers la sensibilisation de leurs époux et enfants mais aussi créer des activités génératrices de revenues pour les femmes. Laguinéenne.info a rencontré deux fondatrices de cette association en l’occurrence Hadja Tirenke Condé et Hadja Marietou Condé respectivement ex présidente et ex secrétaire à l’organisation de l’AGEMIP. Une rétrospective faite de hauts, de bas et d’optimisme pour une parfaite cohésion sociale.
Comment est née l’AGEMIP et quel est son objectif?
Hadja Tirenke: J’ai fait plus de dix ans comme mécanographe au crédit national (banque). Quand le général Lansana Conte a prit le pouvoir il a fermé la banque. C’est après ça qu’en tant qu’épouse d’un corps habillé j’ai été choisie comme présidente de l’association des femmes gendarmes. Chaque corps avait son leader. La représente des femmes du camps Samory, et celle de N’Zerekore m’ont un jour contacté pour que nous mettons en place une seule association. Nous en avons parlé au Général Bailo Diallo à l’époque chef de l’armée de terre qui à approuvé notre idée. Cette association avait pour but de soutenir nos maris, les sensibiliser sur le maintien de la paix. Il visait aussi a autonomiser les femmes à travers des activités génératrices de revenus.
Quelles sont ces activités et comment étaient elles financées ?
Hadja Tirenke: le président Conté nous a appuyé financièrement et matériellement (tracteurs) pour exploiter près de deux mille hectares de terre à Forecariah. Nous cultivions notamment le riz. Malheureusement lors de la première récolte nous n’avons ni vu ni su où était passé ce riz. Nous faisions aussi la teinture et la saponification. Les bénéfices issus de la vente sont mis dans la caisse pour les cas sociaux. Parfois on nous appelle pour nettoyer les camps. Tous les présidents qui se sont succédé nous ont soutenus.
Actuellement c’est une nouvelle structure qui est au sein de l’AGEMIP et dont vous êtes des conseillères, est ce que se sont les mêmes activités qui continuent ?
Hadja Tirenke: oui. présentement l’ association est coordonnée par Aminata Magassouba l’épouse du Général Toto. Nous continuons toujours avec la teinture et la saponification. Le professeur Alpha Condé a promis de nous installer une MUFFA au camps Alpha Yaya.
Quels conseils donnez vous généralement aux nouvelles recrues au sein des forces de défense et de sécurité ?
Hadja Marietou : d’abord dans les casernes nous sensibilisons les femmes elles mêmes pour leur dire que nous sommes indivisibles. Aux jeunes, nous les exhortons d’écouter leurs chefs, d’observer la discipline de leurs pères et de ne pas être trop ambitieux car nul ne peut enlever le destin de quelqu’un. Nous ne voulons plus pleurer.
Souvent l’on assiste à des remous sociaux dans le pays, interpellez vous les différents protagonistes pour les sensibiliser ?
Hadja Marietou : C‘est notre travail. Partout où l’on entend que ça ne va pas on va là bas. Parfois on nous écoute. Nous disons aux jeunes de ne pas se laisser manipuler par les politiciens car quand ya des problêmes se sont les femmes et eux qui vont le plus en pâtir. Il Y a quelques années nous avions même réuni au palais du peuple la première dame Hadja Djenné Condé et Halimatou Dalein Diallo l’épouse du chef de file de l’opposition pour les sensibiliser.
Quels sont les problèmes que vous rencontrer actuellement ?
Hadja Tirenke: les sobis (uniformes) qu’on nous envoie sont insuffisants par rapport au nombre de femmes.
Hadja Marietou : lors de nos réunions l’on nous pose souvent certains problèmes d’ordre familial comme mésentente entre époux ou enfants, manque de fonds pour fin de commerce….mais nous résolvons ensembles ces préoccupations.
Le 8 mars sera célébrée la journée internationale des femmes quel message avez vous à leur endroit ?
Hadja Tirenke: elles n’ont qu’à bien encadrer leurs enfants, leur inculquer les valeurs de paix. Les femmes doivent rester soudées.
Hadjiratou BAH