2) « Zebra Comics » exporte les BD camerounaises à l’étranger
La maison d’édition diffuse ses bandes dessinées exclusivement en ligne, permettant ainsi aux bédéphiles du monde entier d’y accéder peu importe leur emplacement géographique.
Par Marwa Dellagi
Lorsqu’ils se sont réunis, il y a quelques années, pour créer leur maison d’édition, Ejob Nathanael et ses associés étaient animés par le désir de combler le manque des bandes dessinées africaines sur la scène graphique internationale. Aujourd’hui, c’est un pari réussi. Ces passionnés du neuvième art sont parvenus à exporter vers l’étranger leurs BD qui sont disponibles en langue anglaise et française.
Leur maison d’édition dénommée « Zebra Comics » compte des lecteurs issus de différents horizons dont les États-Unis, le Nigéria, le Japon, la Corée du Sud, la France, le Brésil et l’Afrique du Sud. « Cela témoigne de l’attrait international à l’égard de nos œuvres. Nous sommes fiers de partager les histoires et les valeurs de notre continent avec des lecteurs du monde entier », se félicite Ejob Nathanael, fondateur et président directeur général de Zebra Comics, dans un entretien accordé à la dpa.
Au-delà de la volonté de faire rayonner l’art africain à l’échelle internationale, Ejob et ses associés entendent réconcilier les jeunes camerounais avec la lecture et renforcer la créativité chez eux. L’objectif étant aussi de contribuer à dynamiser le secteur et de créer une industrie offrant des opportunités de subsistance pour les jeunes créatifs. Bien que ces derniers souhaitent vivre de leur passion, ils se heurtent à certains obstacles dont le manque de formation professionnelle.
Formation et distribution – deux obstacles
« De nombreux jeunes dessinateurs veulent aujourd’hui suivre une formation professionnelle, mais le nombre d’écoles d’art est très limité dans le pays. Dans le domaine graphique, le talent à lui seul ne suffit pas. Il y a d’autres compétences qui restent nécessaires pour exercer de manière professionnelle », explique le promoteur de Zebra Comics.
Au problème de la formation professionnelle s’ajoute celui lié à la distribution des œuvres. À en croire Ejob, le réseau de diffusion des bandes dessinées au Cameroun, et en Afrique en général, n’est accessible qu’aux grands éditeurs. « Il est difficile de trouver les œuvres des petits éditeurs, voire des auteurs autoédités, dans les grands espaces de distribution. Pour surmonter ce problème, nous avons choisi d’utiliser principalement l’espace virtuel comme terrain de jeu », mentionne-t-il.
Source : dpa.news