Elle vise à renforcer la coordination et la gouvernance de l’action contre la résistance antimicrobienne, à améliorer la sensibilisation et la compréhension du problème, à intensifier la surveillance de la résistance antimicrobienne et l’utilisation des antimicrobiens, ainsi qu’à consolider les réglementations et lois nationales pertinentes, a indiqué l’OMS.
L’objectif de la stratégie régionale est que, d’ici à 2030, tous les pays aient une approche « Une seule santé » (« One Health ») opérationnelle qui englobe la santé humaine, animale et environnementale, pour leurs actions prioritaires face à la résistance antimicrobienne, a-t-on ajouté.
L’ensemble des pays devraient également avoir un système de suivi et d’évaluation, mener des programmes nationaux de sensibilisation et mettre en place une plateforme pour une approche normalisée de collecte, d’analyse, d’interprétation et de partage des données. De plus, les pays doivent mettre en œuvre des mesures afin d’optimiser l’utilisation responsable des antimicrobiens dans les établissements de santé d’ici à 2030.
En Afrique subsaharienne, le manque d’application des prescriptions et de la réglementation des ventes, l’utilisation excessive des antibiotiques chez les humains et dans l’alimentation animale, entraînent une propagation des souches résistantes aux antibiotiques.
Utilisation inappropriée des antimicrobiens
L’utilisation inappropriée des antimicrobiens chez les humains, au niveau des plantes et du bétail, augmente le risque d’infection par des microbes résistants aux traitements disponibles, ce qui peut potentiellement entraîner des maladies graves et le décès.
Bien que la plupart des pays africains disposent de plans d’action pour répondre à la résistance antimicrobienne, leur mise en œuvre reste faible dû à un manque d’engagement politique et à une surveillance antimicrobienne inadéquate, a-t-on constaté.
D’autres facteurs concernent les capacités insuffisantes des laboratoires et des moyens permettant de garantir une utilisation optimisée des antimicrobiens et de renforcer la sensibilisation et la compréhension de la menace posée par la résistance antimicrobienne. De faibles mesures de prévention et de contrôle des infections, ainsi que des services d’eau, d’hygiène et d’assainissement insuffisants posent également problème.
L’Afrique subsaharienne fait face à un lourd fardeau de résistance antimicrobienne qui a contribué à 1,27 million de décès en 2019, a-t-on rappelé. Dans le monde, environ 10 millions de personnes – dont 4,1 millions en Afrique subsaharienne – pourraient mourir à cause de la résistance antimicrobienne d’ici à 2050, a-t-on relevé.
La résistance survient lorsque des bactéries, des virus, des champignons ou des parasites se transforment (mutent) avec le temps et ne réagissent plus aux médicaments, ce qui rend les infections plus difficiles à traiter, a-t-on expliqué.
Source: dpa.news