Les manilles ont été utilisées comme monnaie dans toute l’Afrique de l’Ouest pour payer les esclaves. De nombreux bracelets ont été retrouvés dans cinq épaves de navires qui se trouvaient au large du Royaume-Uni, de l’Espagne, du Ghana et des États-Unis. « Cette étude identifie définitivement la Rhénanie comme la principale source de manilles à l’ouverture de la traite portugaise », a indiqué l’étude. L’origine du métal et la manière dont le Bénin obtenait son laiton « sont restées longtemps un mystère », a expliqué le Dr. Tobias Skowronek, géochimiste et chercheur à la THGA.
« Des millions de ces [manilles] ont été envoyés en Afrique de l’Ouest où ils ont probablement constitué la principale, voire la seule, source de laiton pour les fondeurs ouest-africains entre le XVe et le XVIIIe siècle, et notamment la principale source de métal des bronzes du Bénin », a-t-on ajouté. La découverte de Tobias Skowronek constitue « une véritable révélation », a déclaré l’archéologue Sean Kingsley, cité par The Guardian. Et d’ajouter que c’était « un événement majeur dans le monde (…) de l’histoire des bronzes du Bénin ».
Les bronzes du Bénin sont un ensemble de plusieurs milliers de plaques métalliques ornées et de sculptures qui décoraient le palais du royaume du Bénin, aujourd’hui État d’Edo, dans l’actuel Nigeria. La grande majorité des pièces du Bénin, conservées dans des musées européens et américains, proviennent des pillages britanniques de 1897. Vingt bronzes ont été restitués au Nigeria lors d’une cérémonie solennelle, à Abuja, en décembre. Les scientifiques estiment que plus de 5 000 bronzes ont été dérobés et transportés illégitimement en Europe. L’Allemagne en compte un millier.
Source: dpa.news