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Le mois de mars est un mois au cours duquel nous mettons en lumière les femmes et leur quotidien. Très loin des grands discours creux, à kankan, certaines arrivent à assurer dignement leur autonomisation. C’est le cas de Sitan Doumbouya maîtresse de couture au centre d’ autonomisation de la femme (CAF).
Nous l’avons rencontrée en début de semaine , en pleine activité avec ses apprenants dans son atelier. Elle explique d’où est parti son amour pour ce métier. << Ce métier, je l’ai aimé depuis mon enfance. Mais le début n’a pas du tout été facile. Avant d’être qui je suis aujourd’hui, j’ai franchi beaucoup d’étapes. D’abord chaque matin je me rendais chez ma maîtresse pour des travaux ménagers avant de rejoindre les autres. Mes amies se moquaient de moi comme quoi je devenu l’esclave de la maîtresse. Avant son décès elle m’avait confiée à l’une de ses camarade qui était elle aussi une maîtresse de couture au quartier briqueterie.>>
Sitan Doumbouya exhorte ses camarades à l’apprentissage d’un métier car elle est convaincue que le travail anobli l’homme:
« Je demande aux femmes de faire du sérieux et il ne faut pas qu’elles négligent les métiers. Partout où l’on gagne quelques choses à manger dignement, on doit s’y coller et être fière. Aujourd’hui tout ce que l’homme peut faire,la femme peut le faire aussi.>>
Mariame Bayo est l’une des apprenantes dans cet atelier de couture: <<Moi j’étais à l’école mais je n’ai jamais aimé ça. C’est le métier que je voulais plus précisément la Couture. Aujourd’hui, Dieu merci, je comprends très bien les leçons et je remercie mes maîtresses pour les notions qu’elles continuent de me donner. J’invite mes camarades qui ne font rien dans le quartier de venir apprendre aussi car aujourd’hui aucun homme ne peut entièrement prendre en charge une femme.>>
Plus de deux mille personnes évoluent de nos jours dans la couture à Kankan selon Maîtresse Sitan Doumbouya. Pour regrouper tout ce monde, elle souhaite que les autorités leur trouve un siège.
Mohamed Sangaré