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Un devoir de mémoire à travers un livre intitulé « Nos Vies d’Après – Témoignages des survivantes de violences sexuelles, Stade du 28 Septembre, Conakry, Guinée « . Il a été lancé ce mercredi 8 décembre 2021 à Conakry en présence des survivantes, de la société civile, des institutions nationales et internationales. Financé par Fonds mondial pour les Survivantes (GSF) ce projet pilote qui seenglobe aussi les réparations intérimaires a été réalisé par l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 septembre (AVIPA) et l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH)
Préfacé par le réparateur des femmes, Dr Denis Mukwengue, ce livre retrace la vie de 123 survivantes après les réparations intérimaires du fonds mondial. Ces réparations se traduisent en soutien sanitaire, psychothérapeutique mais aussi financière pour la création d’activités génératrices de revenues pour permettre à ces femmes de se prendre en charge. En effet bon nombre d’entre elles ont eut une vie difficile après leur abandon par leurs conjoints ou famille et la stigmatisation par la société explique Aissta Barry diplômée en mathématique: « Après le 28 septembre 2009 je ne pouvais même pas regarder les gens, vous savez quand on est issu d’une famille wahabites, les visages couverts, tu ne penses même pas qu’un jour qu’on te demande une chose sensible. Je suis parti au stade du 28 septembre sans l’avis de personne, je me suis cachée pour aller. J’ai subit des violences sexuelles, je ne peux pas relater le tout. Et ces mêmes personnes sont restées sans aucune explication. C’étaient mes frères, qui m’ont soutenu moralement mais avec la société c’était vraiment pas facile de vivre. Mais arrivée à l’AVIPA ça va un peu mieux avec l’aide de nos thérapeutes »
La présidente de L’ AVIPA Asmaou Diallo affirme que le projet de réparation intérimaire leur a permis de se reconstruire: « le projet a eut un impact positif sur les Survivantes. Depuis 2009 à nos jours je suis très heureuse de voir le résultat apporté sur les survivantes avec le changement dans leur vies. On est encore tous réconfortés à savoir que le procès du 28 septembre va démarrer en début de l’année 2022. Aujourd’hui ce livre qui sera lancé est une initiative de survivantes. Quand vous lirez ce livre vous comprendrez que c’est la vie d’une personne qui a subit toutes sortes d’humiliations qu’on a relaté. Vous allez comprendre que ce sont des femmes à soutenir et à protéger parce que la femme c’est l’amour. Je pense que notre doléance sera prise en compte par toutes les bonnes volontés pour nous accompagner dans le programme de réparation des victimes du 28 septembre 2009″.
Ce projet pilote entamé en Guinée en 2019 vise à montrer l’importance des réparations intérimaires explique Maya Shah, directrice des opérations GSF: « on ne prend pas la responsabilité des États mais il faut que les survivantes aient quelque chose, c’est la reconnaissance mais aussi un soutien économique qui peuvent leur redonner une nouvelle vie »
En outre un centre est prévu à Forecariah pour toutes les victimes de violences. Elles pour ont y exercer divers activités et avoir une prise en charge sanitaire a ajouté Maitre Amoudou DS Bah vice président de l’OGDH.
La lutte contre les violences en général et celle sexuelles faites aux femmes et filles est au cœur des préoccupations ministère de la promotion féminine notamment la protection et la promotion des droits de la femme a réaffirmé la représente de ce département : « Notre pays a signé et ratifié sans réserve la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Respectivement en 1981 et 1982. Dans cette perspective, les plus hautes autorités de la transition ont réaffirmé cette volonté politique à travers la charte de la transition qui tient compte de la protection de droit humain de la femme et de la fille. Ainsi les droits fondamentaux proclamés dans ce document vient renforcer les dispositions juridiques antérieure «
La conception de ce livre a pris six mois.
Le recueil des témoignages ont étés faits par la journaliste Hadjiratou Bah et les photos par BIlal Sow du studio Yeleen.
Aboubacar Gomba Camara