La capitale libyenne Tripoli (Nord-ouest) vient de se doter d’un deuxième « espace sûr pour les femmes et les filles » (ESFF), pour prendre en charge les survivantes des violences basées sur le genre (VBG), un phénomène qui a pris de l’ampleur avec la guerre civile qui a déchiré le pays durant la dernière décennie. Situé dans le quartier de Gurji, cet espace est mis en place par Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) en collaboration avec son partenaire « Centre Al-Bayan pour les Femmes et les Enfants », une organisation libyenne à but non lucratif.En dehors de la capitale Tripoli, le FNUAP dispose d’un ESFF à Benghazi (Nord-est) et d’un autre à Sebha (Sud). Les espaces sûrs offrent aux femmes et filles vulnérables des services de conseil, de soutien psychosocial et de sensibilisation notamment sur des sujets liés au genre, ainsi que des formations professionnelles pour les autonomiser.L’ESFF de Gurji « est le plus grand de nos quatre centres en Libye, avec une capacité d’accueil de 200 bénéficiaires par semaine. Il est situé dans un site très stratégique et fournira un soutien indispensable aux femmes vulnérables de la communauté d’accueil, aux réfugiés et aux migrants dans la région », a déclaré Ahlam Sofan, spécialiste du programme VBG du FNUAP. « Nos centres ESFF ont été développés conformément aux directives internationales et permettent des installations de pointe à notre personnel et aux bénéficiaires », a-t-il ajouté.
Les ESFF du FNUAP ciblent notamment les ménages dirigés par des femmes, les personnes handicapées et les migrants, en Libye. Ils servent de points de départ pour détecter les cas de survivantes des VBG sur le genre. Selon le FNUAP, ces centres ont démontré leur efficacité en termes de soutien et des services spécialisés, fournis notamment aux femmes les plus vulnérables. Plus de 13.000 femmes et filles vivant dans des conditions précaires ont été touchées par des services de prévention et de réponse aux VBG, fournis par les trois autres ESFF à Tripoli, Sebha et Benghazi.
En Libye, le conflit armé et l’instabilité prolongés ainsi que la pandémie de Covid-19 ont disproportionnellement impacté la vie des femmes et des filles, entraînant la multiplication des cas de violences familiales et des autres formes de VBG. L’absence de services spécialisés pour les survivants de VBG et le manque de confiance dans les services de santé déjà existants aggravent la situation.
« En Libye, les femmes vivent dans des conditions exceptionnelles à la différence de tout le monde. Entre les affres de la guerre sur le terrain et les problèmes de santé du coronavirus, il y a des guerres latentes quotidiennes et continues dont personne ne parle: la guerre de la violence domestique silencieuse, une douleur que tout le monde ignore », a déploré l’écrivaine libyenne Ghady Kafala.
Source: dap.news