Burkina : Réinsertion de 50 femmes guéries de la fistule obstétricale
Tunis (dpa) – Cinquante femmes burkinabè guéries de la fistule obstétricale, une lésion grave susceptible de survenir lors d’un accouchement, ont profité d’une formation, en vue de leur réinsertion socioéconomique. Dispensée dans la capitale Ouagadougou, la formation a été initiée par le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et la Fondation Rama, une ONG d’aide aux femmes victimes de la fistule obstétricale au Burkina Faso. Elle a porté entre autres sur la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et l’autonomisation des femmes.
Les participantes, venues des 45 provinces du pays, seront dotées de « kits d’accompagnement » pour mener des activités génératrices de revenu, dans leurs villages, a déclaré une responsable de la Fondation Rama, citée par des médias locaux. Selon le FNUAP, la fistule obstétricale est « une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum, due à un arrêt prolongé du travail en l’absence de soins obstétricaux. Elle provoque une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin, et entraîne à plus long terme des problèmes médicaux chroniques ».
Elle touche principalement les femmes et les filles qui vivent dans l’extrême pauvreté, en particulier celles qui habitent loin des services médicaux. Les plus exposées sont les adolescentes qui tombent enceintes alors qu’elles n’ont pas atteint leur plein développement physique. Les femmes qui en souffrent sont souvent condamnées à la dépression, à l’isolement social et à une aggravation de la pauvreté. En effet, les femmes et les filles atteintes de fistule ne peuvent généralement pas travailler, et sont souvent abandonnées par leur mari et leur famille et rejetées par leur communauté, ce qui aggrave leur pauvreté.
La fistule peut généralement être soignée grâce à une opération chirurgicale. Malheureusement, de nombreuses femmes souffrant de cette lésion ne savent pas qu’il existe un traitement, n’ont pas les moyens de se faire soigner ou n’ont pas accès aux établissements où sont pratiquées ces interventions, a déploré le FNUAP. En 2003, cette agence onusienne spécialisée et ses partenaires avaient lancé la Campagne mondiale pour éliminer les fistules.
Au Burkina Faso, la Fondation Rama, créée en 2006, identifie les femmes souffrant des fistules obstétricales et leur assure une prise en charge psychologique, avant de les orienter, par la suite, vers les centres de santé pour subir des interventions chirurgicales avec le soutien du FNUAP. La Fondation propose, depuis 2012, aux femmes totalement guéries, une activité génératrice de revenus (tissage, élevage, savonnerie…), a rapporté l’agence d’information du Burkina (AIB).
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Source:dpa. news