Ce programme a pour objectif de lutter contre les attitudes et les pratiques discriminatoires à l’encontre des femmes et des filles et les accompagner dans leur émancipation.
Tunis (dpa) – Un programme visant à faire progresser l’égalité filles-garçons, en Afrique, à travers la pratique du football, sera lancé au Togo, en Guinée et au Bénin, le 23 mars. Dénommé « Championnes », ce programme est mis en œuvre par la FIFA, l’Agence française de développement (AFD) et l’ONG Plan International France. Il s’inscrit dans la stratégie de promotion du football féminin mise en place par la FIFA depuis octobre 2018, a indiqué l’AFD sur son site web.
Son objectif est de lutter contre les attitudes et les pratiques discriminatoires à l’encontre des femmes et des filles et les accompagner dans leur émancipation, a-t-on relevé. « Il s’agit de contribuer, grâce à la pratique du football, à la promotion du leadership des jeunes filles et à l’égalité des sexes dans un environnement protecteur : l’école », a-t-on ajouté.
Les différents projets du programme visent à renforcer les capacités et l’estime de soi de 5390 filles âgées de 12 à 24 ans. Les bénéficiaires vont avoir la possibilité de pratiquer le football dans des infrastructures modernisées et équipées de façon adéquate pour permettre la cohabitation harmonieuse quel que soit le sexe.
« Par ce partenariat entre la FIFA, l’AFD et Plan International, les trois organisations vont allier leur savoir-faire et leurs atouts respectifs pour promouvoir le rôle des femmes et réduire les inégalités », a affirmé Véron Mosengo-Omba, directeur de la division Associations membres de la FIFA.
« Grâce à la pratique du football, les filles impliquées dans le programme Championnes vont contribuer à changer la manière dont leurs compétences, leurs capacités et leurs rôles est perçue. Elles vont devenir des modèles, des championnes du changement, capables de prendre leurs propres décisions et de contribuer à faire reculer les pratiques néfastes qui entravent encore le développement de leurs communautés. », a déclaré, pour sa part, Yvan Savy, directeur de l’ONG Plan International France.
En Afrique de l’Ouest, 30 pour cent des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans sont mariées, divorcées ou veuves. Plus spécifiquement, les mariages d’enfants touchent 30 pour cent des filles au Bénin, 54 pour cent en Guinée et 32 pour cent au Togo. Les conséquences sont dramatiques : 29 pour cent des filles ne sont pas scolarisées en Guinée et plus de 3000 grossesses en milieu scolaire ont été recensées, en 2017, au Togo.
En parallèle, les attitudes et pratiques discriminatoires à l’encontre des femmes et des filles persistent. Dans de nombreuses communautés, les normes sociales enferment les filles dans un rôle de future mère de famille, jugé incompatible avec l’école. Les mariages d’enfants, les violences sexuelles, les mutilations génitales, les grossesses précoces, mais aussi les inégalités d’accès à la terre et aux services financiers constituent des obstacles considérables à l’autonomisation économique et sociale des femmes. Dans ce contexte, le programme Championnes peut clairement contribuer à faire évoluer les mentalités, a estimé l’AFD.