Des policiers de Tripoli outillés pour lutter contre les VBG
Par Jamel Kilani
Tunis (dpa) – La prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) étaient au centre d’une formation dispensée à des policiers à Tripoli, capitale de la Libye, pays où les VBG liées au conflit armée ont explosé ces dernières années. Cette formation s’inscrit dans le cadre de l’initiative du Programme conjoint de police et de sécurité (PSJP) en Libye. Soutenu notamment par l’Allemagne, ce programme est mis en œuvre par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en partenariat avec la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), et en coordination avec les ministères libyens de la justice et de l’intérieur.
En Libye, pays qui a sombré dans le chaos après le renversement, en 2011, du régime de Kadhafi, les VBG « connaissent ces dernières années une progression préoccupante », selon l’Union européenne (UE). Leurs premières victimes sont les femmes et les filles marginalisées issues de groupes particulièrement vulnérables, tels que les déplacés internes, migrants et réfugiés.
En juin 2020, plus de 400.000 personnes, dont une majorité de femmes âgées de 6 à 50 ans, avaient été déplacées à l’intérieur de la Libye. Les femmes et jeunes filles migrantes sont particulièrement vulnérables au viol, à la prostitution forcée et à d’autres formes d’exploitation et de violence sexuelles liées au conflit, selon l’UE.
Approche policière sensible au genre
Les bénéficiaires de la formation, des policiers et des policières, sont des officiers chargés d’enquêtes, ainsi que des représentants du département de la police des femmes, et de l’unité de protection de la famille et de l’enfance au sein de la Direction de la sécurité de Tripoli. Outillés en connaissances et compétences requises, les participants seront en mesure d’appliquer une approche sensible au genre lors des enquêtes sur la VBG, a annoncé le PNUD.
En Libye, la surveillance des VBG incombe au département de la police des femmes, et de l’unité de protection de la famille et de l’enfance relevant de la Direction de la sécurité, a fait savoir Abdel Hakim Samoud, de la Direction de la sécurité de Tripoli. À cet égard, le ministère libyen de l’Intérieur, recourt à des « spécialistes » pour faire face aux cas de violence domestique, a-t-il ajouté.
En outre, ce ministère soutient des initiatives visant à consolider la prise de conscience de son personnel quant au phénomène des VBG et à améliorer ses compétences pour faire respecter la loi et y répondre, a-t-il affirmé. « La violence basée sur le genre doit cesser et nous travaillons avec nos partenaires pour atteindre cet objectif, en Libye », a souligné, de sa part, le Représentant résident du PNUD en Libye, Gerardo Noto.
Création d’« espaces sûrs »
En Libye, les institutions de l’État de droit, dont la police, ont subi un revers majeur au cours des sept dernières années durant lesquelles le pays a connu une deuxième guerre civile opposant deux gouvernements rivaux. Lancé en 2017, le PSJP vise à développer une police de proximité, intégrant les principes et normes internationales des droits de l’homme.
En 2020, plus de 13000 femmes et filles victimes de violences sexistes ont bénéficié des services fournis par des « espaces sûrs » mis en place, en Libye, par le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Ces espaces offrent aux bénéficiaires des conseils, un soutien psychosocial et une formation aux moyens de subsistance.
Keywords: Droits de l’homme DOSSIER Femmes Violences Genre Police FormationPrévention
Source:dpa. news