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Député au parlement panafricain Dr. Zalikatou Diallo est l’actuelle première vice présidente de l’Assemblée Nationale Guinéenne (neuvième législature). Après son baccalauréat en 1981 elle s’oriente en médecine à l’Université gamal Abdel Nasser et sort major de sa promotion. Épouse d’ambassadeur elle passe quatorze années de sa vie à l’étranger où elle a eut ses 4 enfants et s’occupait d’activités caritatives. De retour en Guinée cumulativement à son métier de médecin elle est dirigeante sportive. Préoccupée par les conditions des femmes et leur faible participation aux instances de décision Dr Zalikatou entre en politique en 2009. Sa détermination la mène à l’hémicycle précédent pendant 6 ans avant qu’elle n’occupe son poste actuel sur désignation de son parti (RPG) suite aux législatives du 22 mars 2020. Une interview de Hadjiratou Bah.
Qui est Zalikatou Diallo?
Je suis d’abord médecin avant d’être parlementaire (médecine générale et diabetologie endocrinologie) J’ai fait mes études primaires dans différentes régions de la Guinée au gré des affectations de mon père qui était fonctionnaire. Après le Collège et Lycée à Conakry j’ai fait mon premier degré en faculté de médecine à Hadja Mafory Bangoura puis j’ai réussi en 1984 le concours pour le second degré à l’Université Gamal Abdel Nasser où j’ai fait six ans. J’ai terminé major de ma promotion à l’examen d’État (1987-1988). Après ma thèse pour le doctorat j’ai fais ma soutenance en 1990 sur les vomissements du nouveau né avec mention excellent. Aussitôt j’ai commencé à travailler dans un projet financé par l’USAID où je supervisait le volet santé. En même temps j’ai été admise à la fonction publique et mon premier poste était la direction préfectorale de la santé de Coyah section soins de santé primaires. Peu de temps après suite à mon mariage avec un diplomate en poste en Libye j’ai dû demander une mise à disponibilité pour le rejoindre.
Épouse d’un ambassadeur, quelle a été la vie de Dr Zalikatou hors de la Guinée pendant 14 ans?
Au sein des associations des épouses d’ambassadeurs j’ai mené des activités culturelles et caritatives notamment pour enfants déshérités ou malades mentaux en Libye, au Nigéria et aux États-Unis. Nous faisions des levées de fonds. Au cours des journées africaines ou fêtes d’indépendance on valorisait les potentialités de nos pays, leurs mets culinaires, objets d’art, danses à travers des expositions dans des stands où visites à domicile. Au Nigeria par exemple, j’ai présidé le groupe des ambassadrices africaines et l’événement le plus important était le small world qui regroupait tous les étrangers y résident (plus de cent pays membres). Chaque année on choisissait un thème et on faisait des célébrations. Les fonds recueillis servaient à financer des projets. Nous avons même publié un livre culinaire. Aux États-Unis où mon époux était à l’époque représentant permanent de la Guinée aux Nations Unies (entre 2002 et 2003), j’ai appartenu à trois groupes internationaux à savoir l’association des mères africaines à l’ONU; le groupe des épouses des ambassadeurs des pays africains et le groupe des 15 épouses des ambassadeurs des pays africains membres du conseil de sécurité (présidé à l’époque par l’épouse de Koffi Anan). Nous avons mené assez d’activités tant sein de l’ONU et à travers le monde. Parallèlement à ces activités, j’ai fais mes quatre enfants (3 garçons et 1 fille) et joué mon rôle de mère de famille.
En 2003-2004 Retour en Guinée où Dr Zalikatou reprend son travail de médecin en cumul avec des activités sportives et un peu plus tard la politique
J’ai réintégré la fonction publique et en même temps j’ai été dirigente sportive au sein de la fédération guinéenne de football ou j’y ait été membre pendant de nombreuses années. J’ai gravi tous les échelons jusqu’à être nommée en 2015 première vice présidente. J’ai été commissaire de la CAF et de la FIFA. J’ai supervisé beaucoup de matchs internationaux dans le domaine du football féminin. Actuellement je sers le football autrement: je suis marraine de l’association des clubs de football féminin. Je suis aussi membre du comité de pilotage de l’organisation de la coupe d’Afrique des nations 2025 en Guinée.
En 2009 j’ai fait mon entrée en politique pour apporter ma pierre à l’édification nationale. La situation des femmes m’a beaucoup inspiré car leurs droits étaient brimés, marginalisées. Elles ne bénéficient pas de leur potentiel démographique. Nous constituons plus de la moitié de la population mais cela ne se reflète pas aux instances de prise de décision. Cette participation active m’a menée là où je suis aujourd’hui. J’ai été élue député à l’Assemblée Nationale et au parlement africain. Durant les six ans de la huitième législature j’ai occupé le poste de secrétaire générale du forum des femmes parlementaires. Nous avons eu entre autre à faire la proposition de la loi sur la parité qui été voté par l’Assemblée Nationale. Le processus suit son cours. Nous continuons à nous battre pour que les dispositions de cette loi soient inclues dans le code électoral lors de son amendement les semaines à venir. Ceci pour corriger les disparités criardes entre hommes et femmes sur les listes électorales. Cette loi sur la parité n’est pas entrée en vigueur d’abord c’est pourquoi à l’issu des dernières législatives nous ne sommes que 20 femmes sur 114 députés. Ce qui est nettement en deçà des attentes.
A l’occasion de la neuvième législature j’ai été désignée tête de liste du RPG arc en ciel. Nous avons eut 42 députés sur la liste nationale et 37 sur celle uninominale. Le parti a décidé que je porte ma candidature au poste de première vice présidente que j’exerce actuellement.