Moussa Fanta Keita est diplômé en Master finances de l’université Nationale de Donetsk (Ukraine). En 2016 à son retour en Guinée il décide de mettre en pratique sa passion pour les produits cosmétiques. A cet effet il s’en va suivre des formations en Côte d’ivoire et au Togo grâce à l’appui d’un de ses partenaires évoluant dans le bitumage (GSM). Pour le moment sa spécialité est la production de savons dermatologiques pour tous types de peau à Coyah. Mais à la différence des autres producteurs locaux il initie un savon spécifique aux personnes atteintes d’albinisme pour les aider à traiter certaines affections de la peau. Moussa Fanta Keita repond aux questions de Hadjiratou BAH
Pourquoi cet intérêt pour les produits cosmétiques ?
C’est en 2015 que je me suis intéressé à la cosmétique car c’est un domaine qui me passionne. Nous avons voulu mettre en place quelque chose que les autres producteurs locaux ne font pas, c’est à dire les savons dermatologiques. Après mes formations en ce sens en 2016 nous avons commencé la production le 2 juillet 2017 et la commercialisation au mois d’août. Nous avons commencé par le porte à porte puis las marchés. Actuellement nous faisons 18 marchés en trois semaines. Quand nous avons commencé à conquérir les marchés nous avons recueillis les critiques et suggestions des clients ensuite nous avons fait des améliorations. Ces dernières ont suscité l’intérêt des pharmaciens dont certains vendent aujourd’hui nos savons dénommés « GLUTTER DERMATO » et utilisables par tous. Nous faisons quatre variétés: au miel, au citron, à la carotte et au lait de vache. Nous avons une page Facebook « GLUTTER DERMATO » avec nos coordonnées.
A quel moment avez vous pensé à un savon spécifique pour la peau des personnes atteintes d’albinisme ?
C’est au cours de la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme de cette année que nous avons vu à la télévision nationale monsieur Kabinet Camara (Président fondateur de l’union pour le bien-être des albinos de Guinée-UBEAG) et lu son interview dans un article de presse. C’est là que j’ai demandé au journaliste de me mettre en contact avec lui car je me suis dit que vu que nos savons sont appréciés par beaucoup de personnes, pourquoi ne pas aider nos frères albinos car ils ont souvent des problèmes de peau. Mais il faut un savon vraiment adaptée à leur peau. J’ai remis 4 savons types (Zero) à Kabinet qu’il a utilisé seul. Quand il a fini je suis venu voir les effets et j’ai compris qu’il ya des améliorations à faire pour éliminer les acnés, boutons, rougeurs et ressortir son teint naturel. Au bout d’un mois de recherche je suis revenu avec d’autres échantillons. Au bout de cinq jours il m’a dit qu’il sent déjà la différence. Donc il ne me restait qu’à améliorer la partie qui rend la peau lisse. Donc ce nouveau savon au lait de vache contient 12 ingrédients et plus adapté. Les produits qui viennent d’Europe sont chers donc s’ils les ont sur place à moindre coût ça va les aider. A l’avenir nous pensons leur fabriquer des crèmes solaires et autres.
La peau des personnes atteintes d’albinisme étant hyper fragile, vos savons contiennent ils une haute teneur en soude caustique?
Nous avons un produit qui anéantit complètement la soude (qui va s’évaporer). Quand on fini la production du savon on le met en observation pendant au moins 5 heures avant de le faire sécher. Nous ne sommes pas encore en phase finale. Après nous irons vers des laboratoires de certification.
A part les savons pensez vous faire à la longue des produits corporels pour tout type de peau?
Notre ambition à la longue c’est permettre à nos grossistes de réduire les importations en leur fournissant sur place tous les produits cosmétiques dont ils ont besoin (crèmes, shampooings etc). Pendant cette crise sanitaire de coronavirus nous avons même produit des gels hydro-alcooliques.
Quels sont les difficultés que vous rencontrez tout au long de la chaîne production-vente ?
D’abord l’acquisition sur place de certaines matières premières. Ensuite il n’ya pas assez de promotion du contenu local. Certains minimisent ce qui est fait chez nous même si c’est de bonne qualité.
Quels conseils à vos utilisateurs?
Chaque peau a sa spécificité , sa manière de réagir. Par exemple sur cent personnes, une peut se plaindre d’un produit cosmétique. Ce n’est pas parce qu’il n’est pas bon mais ne lui est tout simplement pas adapté. Nous exhortons la population à nous faire confiance car personne ne viendra leur vendre des produits importés moins chers. Avant de juger un produit il faut le tester.