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Depuis l’apparition de la COVID-19 en Guinée le 12 mars 2020, l’État a pris certaines mesures pour limiter sa propagation. D’où entre autre l’instauration de l’Etat d’urgence sanitaire qui a restreint les libertés de mouvement et de regroupement des populations notamment dans le grand Conakry. C’est à ce titre que des unités d’intervention mixte (police, gendarmerie, armée) ont été déployées sur le terrain pour veiller au respect de ces mesures. Cependant le déficit de communication a conduit à certains incidents dans des localités du pays. D’où cet atelier du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) ce 21 août pour renforcer les capacités d’une quinzaine de cadres de la police en droits de l’homme et communication en période d’état d’urgence sanitaire liée à la COVID-19. C’est dans les locaux du ministère de la sécurité nationale et de la protection civile que cette mi-journée d’échange s’est tenue en présence du numéro 1 de ce département et du Haut représentant du HCDH.
Pour amener les populations à adhérer aux mesures sanitaires mises en place, une bonne communication est nécessaire de la par de l’état et de la police. Une police qui tout en exécutant sa mission doit veiller au respect des principes des droits de l’homme. Il s’agit notamment de la participation, la transparence, le respect de la dignité humaine, l’égalité et la non discrimination….soulignera Patrick Vahard haut représentant du HCDH: « aussi longtemps que nous n’aurons pas un vaccin contre la COVID-19 le seul moyen de nous nos populations et de nous sauver nous même est le respect des libertés fondamentales qui sont au centre du mandat de ce ministère. C’est une occasion pour réfléchir avec nos sœurs et frère sur comment mieux le faire, nous approprier leurs difficultés dans ce cadre mais aussi voir comment mieux communiquer avec la société parce qu’il faut que tout le monde adhère. Les autorités sanitaires avaient lancé soixante jours pour venir à bout de la covid, une crois que c’est le moment de faire un bilan. Ce ministère joue un rôle clef là dedans par ce que c’est lui qui devait s’assurer du respect de ces mesures pour mieux faire la prochaine fois. »
Lorsque vous n’avez pas peur de quelque chose vous vous demandez pourquoi on vous force à eviter cette chose, dira le ministre de la sécurité faisant allusion aux personnes qui n’ont pas peur ou ne croient pas à la maladie à coronavirus. Damantang Albert Camara reconnait que la réponse ne peut pas être que répressive et que la communication a sa place fondamentale sur le terrain: « malheureusement dans la mission qui est la nôtre actuellement et en l’absence d’un programme spécial nous nous sommes d’abord limité à ce qu’on pourrait appeler la répression, obliger les gens à porter des masques, éviter les regroupements, s’adresser à un certain nombre d’établissements pour les rappeller à l’ordre parce que les mesures n’étaient pas respectées. Nous aimerions évoluer dans cette manière de travailler et nous pensons que cet atelier va permettre d’aller dans ce sens. Par exemple une mesure concrète, à partir de maintenant chaque agent qui va verbaliser quelqu’un qui ne portera pas de masque, il va lui donner un masque pour que l’infraction ne continue pas donc en même temps il le protège pour qu’il sente que l’état n’est pas là seulement pour la répression. »
Au cours de cet atelier, le cas des VBG plus particulièrement les viols sur mineurs pendant cette période exceptionnelle ont été soulevés par la DGA de l’OPROGEM. Marie Gomez invite les parents à la vigilance, signaler les cas et ne pas se rétracter: « en cette période de pandemie à COVID- 19 ya eut une recrudescence totale des cas de viol non seulement dans la zone spéciale de Conakry mais aussi à l’intérieur du pays. De janvier à maintenant nous avons enregistré 148 cas de viols sur mineurs déférés au niveau des tribunaux compétents. C’est vraiment une difficulté que nous rencontrons sur le terrain par rapport au désistement des parents. Ils viennent nous saisir des différents cas de viols dont les enfants sont victimes mais le lendemain ou le surlendemain après avoir commencé l’enquête les parents viennent déposer les lettres de désistement et cela joue beaucoup sur les enfants. Si la victime n’est pas rétablie dans ses droits coté pénal mais la santé est là. Il ya le viol d’adulte sur mineur mais aussi entre mineurs. »
Outre le renforcement de capacités de toutes les forces de sécurité notamment la police de proximité, d’autres besoins ont aussi été signalés par les participants. Il s’agit entre autre des besoins matériels et financiers. Ont aussi été sollicité une meilleure synergie d’action entre la police et la gendarmerie dans le maintien d’ordre.
Hadjiratou Bah