39 pour cent des femmes tunisiennes n’osent plus fréquenter certains lieux publics de peur d’être harcelées et violentées.
Tunis (dpa) – La lutte contre le harcèlement des femmes sur les réseaux sociaux a fait l’objet d’une campagne de sensibilisation en Tunisie. Cette campagne est initiée par le « centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme » (CREDIF), un établissement public. Dans ce contexte, des femmes et des jeunes filles de différents âges et de différentes catégories sociales, ainsi que des personnalités publiques ont posté leurs photos sans maquillage sur Facebook pour dire que l’identité des femmes ne se limite pas à leur apparence et à leurs corps.
Ayant pour slogan « ceci est mon visage », cette initiative réagit à une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux, à l’encontre de « Fadoua Chtourou », une journaliste de la première chaine de la télévision publique tunisienne. La journaliste est apparue à l’antenne sans maquillage, pour reporter un attentat terroriste perpétré, le 6 mars 2020, aux alentours de l’ambassade des États-Unis à Tunis.
L’espace numérique est un lieu d’insécurité et de violence contre les femmes, selon une étude intitulée « la violence fondée sur le genre dans l’espace public en Tunisie », réalisée par le CREDIF et « ONU FEMMES ». D’après cette étude, 39 pour cent des femmes tunisiennes n’osent plus fréquenter certains lieux publics de peur d’être harcelées et violentées. Le cyberspace n’est pas non plus un espace de liberté et de sécurité pour les femmes autant que l’espace public, selon le CREDIF.