Suite à une passion de la mode à bas âge, les ciseaux d’or ont été créés il ya huit ans par Binta Bah. Un événement annuel pour détecter de jeunes talents du pays en stylisme mais aussi faire la promotion du textile guinéen. Mariée depuis 7 mois, Binta Bah est la Directrice de Conakry Fashion Agency et Conakry Fashion Magazine. Elle est à l’origine de la mise en place de l’association des stylistes de Guinée après sa sortie d’université en 2010 (licence gestion des ressoursses, Université Mercure International). Pour la neuvième édition des ciseaux d’or beaucoup d’opportunités s’offrent aux lauréats.
Binta Bah, une dame qui sans être styliste ni mannequin, raffole de mode, pourquoi une telle passion?
Cet intérêt remonte à l’enfance à travers les émissions de mode, stylisme, textile, événementiel… des autres pays que je suivait à la télé. jai grandi avec ce rêve de faire quelque chose pour mon pays dans ce domaine qui me tenait à cœur car je constatait que cela n’existait pas vraiment. C’est en fin de cycle en 2010 en faculté sciences économiques bien avant ma licence que j’ai décidé de m’y lancer. C’est comme ça que l’aventure a commencé avec la rencontre d’un jeune styliste, maître Abdoulaye Fofana avec qui j’ai crée l’association des stylistes de Guinée. La première expérience a été un événement qu’il avait commencé « la nuit de la mode africaine » qui n’avait pas vraiment donné. J’ai proposé de reprendre avec lui cette édition. Un restaurant nous a accueilli et accompagné. Ça été une réussite qui l’a impressionné et moi j’ai envisagé de faire un événement plus grand.
C’est de là qu’est née l’idée des ciseaux d’or. Qu’est ce que c’est?
J’ai pensé faire un événement qui va réunir toute la Guinée mais en ciblant d’abord les cinq communes de Conakry pour mettre en compétition les talents cachés parce que chaque fois que je disait aux cadres du pays qu’il est possible d’avoir des talents en Guinée personne n’y croyait à l’époque car il n’y avait pas un événement pour le démontrer. Donc j’ai parié la dessus. Outre le talent des couturiers c’était aussi une manière de mettre en valeur le textile guinéen des 4 régions naturelles qui n’est pas coûteux et que ces talents cachés (qui n’avaient pas assez de moyens) pouvaient facilement acheter. Je me suis inspiré des ciseaux d’or de la Côte D’ivoire qui met en avant le wax qui est aujourd’hui assez consommé par les africains. Lors de la première édition 2011-2012 nous avons pris 15 candidats dont 3 par commune. Celui qui donne plus de valeur au textile guineen devient « Le ciseau d’or » le premier, Abdoulaye Dounbouya habille aujourd’hui beaucoup de cadres. Après 4 éditions, on a commencé à inviter les autres régions. Il ya eut d’abord Kindia, Fria, Labé et cette année on aura Mamou et Kankan.
2020 accueillera la neuvième édition avec des nouveautés, qu’est qui est prévu?
On compte continuer avec 15 candidats dans la capitale et 5 à l’intérieur. Ce qui fait Vingt. C’est du lourd cette année car on va pour la première fois commencer la tournée européenne des ciseaux d’or. C’est à dire Conakry Fashion Agency a un nouveau partenaire Adelka qui donne l’opportunité de faire représenter la Guinée un peu partout dans le monde que ça soit les stylistes dans les rencontres fashion week, les Miss, Mister et Top models. Bientôt nous allons faire un dîner gala caritatif pour financer cette première tournée européenne pour les lauréats.
Avez vous du soutien local?
La directrice de Agence guinéenne des spectacles notre premier partenaire, nous appui énormément pour la réussite de cet événement. Elle est entrain aussi de se battre pour qu’on soit inscrit « au marché des créateurs de Paris » où 1 lauréat et moi pouront participer chaque année mais aussi exposer les produits des autres ciseaux d’or.
Des contraintes il y en a dans toute œuvre humaine, quelles sont celles que vous rencontrez?
Quant on est passionné c’est un plaisir de développer ses rêves donc savoir toujours surmonter les obstacles. Autrement transformer ces obstacles en opportunités parce que jai décidé de développer ce secteur de la mode dans toutes ses formes et avec professionnalisme. C’est pour ça qu’outre l’agence. jai crée depuis 3 ans Conakry Fashion Magazine (mode) qui sort chaque trimestre pour communiquer autour des activités fashion et culturelles du pays et bien d’autres choses que je compte mettre en place.
A côté des difficultés il ya aussi des réussites. Qu’elles sont celles qui vous ont marqué ?
La première participation de la Guinée à « Miss Summer » aux Philippines que j’ai réalisé récemment avec Adelka et qui a été un événement historique pour la Guinee et l’Afrique car de tous les continents qui y étaient c’est une guinéenne (mais aussi première africaine) qui a remporté le trophée. Il ya aussi « Miss Top Africa » avec qui nous devons faire une tournée dans dix pays africains à travers son projet « stop à la dépigmentation. » Un rapport annuel sera présenté lors de la prochaine édition de cet événement tournant à laquelle la Guinée pourra participer désormais.
De nombreux jeunes veulent se lancer dans le domaine de la mode mais hésitent par complexe, manque de moyens matériels où financiers. Que leur conseillez vous?
Je leur dirait de croire en leurs rêves, projets sinon ils ne pourront pas aller loin. Moi cest un rêve d’enfance que jai réalisé une vingtaine d’années après. Rien n’est impossible dans la vie, quant on veut on peut. Il faut juste du courage et de la persévérance.
Votre dernier mot
Je lance un appel à tous les acteurs, promoteurs de mode en Guinée à être unis. J’ai constaté que l’union manque. Qu’on ne devienne pas des concurrents. Les doyens et les jeunes essaient tous de se battre pour le rayonnement de la mode guinéenne et si nous sommes unis chacun peut apporter quelque chose à l’autre. Nous évoluons dans un secteur qui n’est pas facile en Guinee car pas subventionné et où chacun doit se débrouiller.
Hadjiratou Bah