ADVERTISEMENT
Agée de 21 ans, Mariame Fofana
est étudiante en troisième année économie et gestion au Maroc. Avant de s’envoler pour le royaume chérifien elle a fréquenté le lycée Sainte-Marie de Dixinn. Cette passionnée de lecture et de musique a été élue cette année Miss Guinee-Maroc 2019. Actuellement à Conakry Mariame s’active entre son stage et ses prises de contact pour la mise en oeuvre de son projet en faveur des enfants atteints d’albinisme abandonnés. Elle souhaite créer un centre de réinsertion sociale.
Depuis quand êtes vous à Conakry et quel est votre quotidien ?
Je suis arrivée à Conakry en début août et mes journées se passent à la guinéenne (rires). À côté de cela je fais un stage à la BCRG Banque Centre de la République de Guinée.
Qu’est ce qui vous a poussé à vous présenter au concours de beauté Miss Guinee-Maroc ?
Je me suis présentée au concours miss Guinée Maroc 2019 d’abord parce que j’avais tous les critères recommandés, et ensuite parce que j’avais un projet très important à présenter à mes confrères/sœurs. Il porte sur la construction d’un centre d’accueil, d’écoute, d’appui et de formation pour les enfants albinos sans abris. J’ai longtemps suivi des documentaires où l’on tuait ou coupait les membres de ces enfants pour des sacrifices tel qu’en Tanzanie par exemple. Dans notre pays on a l’impression que lorsqu’un enfant naît albinos, il est destiné à la mendicité. Cette situation me touche beaucoup sachant que les albinos ont une peau très sensible. Même après mon mandat je continuerait à œuvrer pour cette couche vulnérable.
Par rapport à votre projet avez vous eu quelques contacts ou appui? Sinon quelles sont les difficultés ?
Par rapport à mon projet, je suis en contact avec quelques personnes, certaines ONG et je continue encore à en chercher. Pour un début, je prépare le terrain parce que je ne peux pas réaliser mon projet en un mois. J’ai fait des interviews avec certaines personnes concernées pour recenser le réel problème à résoudre parce qu’on ne peut aider une personne sans connaître ce dont elle a besoin. J’ai aussi voulu avoir le point de vue des adultes tels que vous Hadjiratou Bah et monsieur Simakan par rapport à cela. En dehors de ça j’ai fait la connaissance du petit Salif Sacko pour montrer aussi que tous les enfants albinos ne sont pas mal entretenus. Il y en a qui sont très épanouis grâce aux parents.
Outre les parents leur intégration sociale n’incombe t’_elle pas aussi aux personnes atteintes d’albinisme elles même et l’État ?
En effet, je dirait à toutes les personnes atteintes d’albinisme que naitre ainsi n’est pas une fatalité et encore moins une malédiction. Soyez fiers, soyez confiants. Ne vous laissez jamais abattre par les avis d’autrui ! Ainsi, j’invite tous les parents à soutenir surtout psychologiquement leurs enfants mais aussi (pour ceux qui le font) de ne pas considérer ces enfants comme source de revenu. A l’État de prendre les dispositions nécessaires pour leur épanouissement.
Étudiante au Maroc est ce que l’intégration des noires et autres étrangers est réelle? Êtes vous acceptés ou devez vous faire face à la discrimination ?
Être étudiant au Maroc n’est pas facile au début mais au fil du temps l’habitude s’installe. Il faut noter que partout il y’a des bons et des mauvais mais le plus important est de savoir s’adapter.
Comment percevez vous les migrants irréguliers la bas? Y’a t’_il des personnes atteintes d’albinisme parmi eux?
En général les migrants irréguliers au Maroc ne sont pas dans des conditions très favorables. J’en ai vu quelques uns mais je n’ai pas encore rencontré une personne atteinte d’albinisme parmi eux.
Quel message avez vous à l’endroit des jeunes qui pensent qu’aujourd’hui l’Eldorado c’est l’Europe etc. ?
Tout ce que j’ai à dire à ces personnes c’est qu’il est bon de sortir un peu de sa bulle pour découvrir d’autres horizons mais une chose est sûre la belle vie se trouve chez soi.
Hadjiratou BAH