Mis en place il y’a quelques années, le fonds de développement social et de solidarité (FDSS) vise à participer au développement humain et durable du pays. Cela à travers l’amélioration des conditions de vie de la population, son accès aux services sociaux de base ou encore son assistance rapide en cas de catastrophes naturelles. Le FDSS consiste aussi à générer des revenus à travers l’implantation ou l’exécution des microprojets pour réduire la pauvreté et booster le développement économique et social dans les zones urbaines et rurales. Le FDSS et sa mise en oeuvre, une interview que Yassafrin Condé directeur du FDSS a accordé à laguineenne.info
Qu’est ce que le FDSS ?
Le FDSS est un établissement public à caractère administratif créé en 2011 et dédié à la lutte contre la vulnérabilité.
Qu’entendez vous par personne vulnérable?
Les personnes extrêmement pauvres. Ça dépend de la situation dans laquelle une personne se trouve. Par exemple quelqu’un qui perd son emploi devient vulnérable. Des populations victimes de catastrophes naturelles sont vulnérables (inondations, incendies etc.). Autre exemple dans le domaine agricole, un cultivateur qui perte toute sa récolte à cause de l’invasion des chenilles est vulnérable….
Comment se fait l’identification des bénéficiaires?
Bientôt nous allons faire une tournée sur l’ensemble du territoire pour cibler les véritables bénéficiaires du FDSS et les intégrer dans le cadre de la protection sociale plus précisément au sein un réseau social unifié. C’est à dire selon des critères spécifiques de sélection, la personne ciblée est dans une base de données biométriques avec un identifiant (numéro) unique. Ça permettra à l’État d’économiser des ressources considérables car on saura à qui s’adresser en cas de nécessité.
Qui gère le FDSS ?
Il y’a un Conseil d’Administration du fonds et une Direction Générale. Le CA est chargé d’assurer le suivi de l’exécution et de la gestion des programmes ou projets d’aide d’urgence par la direction générale des fonds. Les membres du CA sont composés de représentants des départements ministériels et OSC nommés par décret présidentiel sur proposition du ministère en charge des affaires sociales. Il y’a aussi les partenaires techniques. S’agissant de la Direction Générale qui est l’organe d’exécution du fonds elle est dirigée par un DG et son adjoint également nommés par décret présidentiel.
Un jeune qui veut se lancer dans l’entrepreunariat mais n’a pas les moyens peut ‘il bénéficier du FDSS?
Il peut avoir l’appui. On a un autre volet dans le FDSS concernant les initiatives personnelles à encourager. Le FDSS comprend deux guichets : l’un axé sur le développement social (initiatives de développement locale, création petites entreprises, etc) et l’autre sur la solidarité (personnes ne pouvant se prendre en charge)
Aider les jeunes à s’épanouir sur place n’est il pas un moyen de freiner l’immigration clandestine et la perte de bras valides?
Je suis d’accord avec vous. Dans ce sens nous avons pris contact avec l’OIM
à travers certains de nos services. Récemment dans la cadre de ID for Africa à Johannesburg nous avons échangé avec plusieurs personnes œuvrant dans la lutte contre l’immigration clandestine. Mais les jeunes doivent se battre pour réaliser leurs rêves. Ça me fait mal de les voir assis dans les cafés à parler politique et autre au lieu de chercher à mettre leur potentiel en valeur. Par exemple ya la terre partout en Guinée ils peuvent cultiver.
Les mendiants sont ils concernés par le FDSS car généralement ils pointent du doigt la pauvreté qui les poussent à descendre dans les rues?
D’abord conformément à notre législation la mendicité est un déli. Nous sommes dans une société guinéenne bien structurée. Ceux qui sont dans la rue appartiennent à des familles. Je ne parle pas des tous petits victimes d’exploitation. Je vais vous donner un exemple. Au temps du premier ministre Mamadi Saïd Fofana, tous les mendiants qui étaient dans la rue au niveau de la grande mosquée Fayçal ou en ville ici ont été recensés et ont reçu chacun dix millions pour qu’ils retournent dans leurs villages. Nous avons déplacé des véhicules pour les accompagner. Cet argent pouvait leur permettre de cultiver deux hectares au village ou de mettre en place un petit étal pour le commerce. Malheureusement une semaine après tous ces mendiants sont revenus à Conakry !
Quelle peut être la contribution des ONG de défense des droits des personnes porteuses de handicap ou atteintes d’albinisme dans l’amélioration des conditions de vie de ces dernières?
Ces structures (ONG) qui œuvrent pour leur promotion et protection peuvent faire des projets et nous soumettre.
Hadjiratou Bah