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En Guinée, la journée de l’audition a été marquée ce 9 Mars 2019 par des séries de consultations gratuites dans certaines écoles privées de la capitale et de sensibilisation dans certains de centres de santé et hôpitaux de la place. Les statistiques ne réjouissent pas les spécialistes en ORL. C’est pourquoi professeur Abdoulaye Keïta attire l’attention des autorités sur la couverture sanitaire de la population en particulier celle des malentendants.
Cette année le thème est «vérifier votre audition ». Une thématique qu’approuve Professeur Abdoulaye Keïta car cela permet de dépister très tôt les anomalies qui peuvent survenir sur les systèmes qui assurent l’audition. « L’audition est assurée par l’oreille (organe de l’oeil) qui peut être atteint par plusieurs pathologies et affections. Elle peut parfois être la conséquence d’ autres pathologies d’ordre général telles que le diabète , le vieillissement. D’où l’intérêt le vérifier son audition car c’est un baromètre de la société qui sert de communication ».
Professeur Abdoulaye Keïta affirme que, les statistiques au niveau de sa structure hospitalière montrent que 20% des personnes qui ont des problèmes d’audition, ne consultent pas directement les ORL pour que leur problème soit diagnostiqué à temps. Sur les 20% c’est seulement 5% qui viennent pour une préoccupation d’audition. Ce qui veut dire qu’il ya un grand écart entre ceux qui ont besoin d’entendre et ceux qui sollicitent des moyens ou méthodes pour mieux entendre.
Les otites répétitives ou la méningite peuvent entrainer la perte de l’audition. Il en n’est de même pour les antibiotiques utilisées dans le traitement de certaines infections qui ont des conséquences néfastes sur l’appareil auditif. Pourtant 60% des maladies ou affections sont évitables soutient Pr Keïta. Tout le monde est exposé au déficit auditif mais le taux chez les enfants est plus élevé. Dans son cabinet, 35% des enfants admis en consultation ont un problème d’oreille et parmi eux 15% ont un problème d’audition.
En terme de prévention, il faut lutter contre les infections de l’oreille, faire un dépistage systématique de la surdité dés la naissance malgré qu’un tel programme n’existe pas encore en Guinée. « Comme pour le moment ce programme n’existe pas chez nous, à chaque fois qu’on n’a une douleur au niveau de l’oreille, un écoulement de liquide, du sang, des vertiges ou bourdonnement d’oreille, il faut consulter pour prendre rapidement en charge les affectations graves qui peuvent atteindre l’audition ». Dans la prévention toujours, Pr Keïta recommande les appareils auditifs malgré leur coût. D’où son cri de coeur pour une couverture sanitaire surtout pour les malentendants.
Maïmouna Bangoura