Parole aux femmes en marge du 8 mars: Médias: journalisme et entrepreneuriat deux activités que mène avec dextérité Mamata Sanguiana Camara. 

Cette passion je l’ai depuis l’enfance. J’ai voulu être journaliste à cause de ma maman qui admirait une voisine présentatrice de télé. Ma mère m’a dit qu’elle souhaiterait voir un jour sa fille présenter à la télévision. Du coup j’amassais des papiers et j’essayais d’imiter la voisine. Entre temps ma mère est décédée. Après le bac j’ai opté pour le journalisme pour réaliser son rêve à titre posthume sinon j’étais intéressée par les sciences expérimentales. J’ai commencé à être présentatrice télé à 21 ans parallèlement à mes études universitaires où je faisait la troisième année. J’ai fait beaucoup de stages. J’ai commencé par la presse en ligne en 2012, puis la radio en 2013 et depuis 2014 la télé. J’ai fait la présentation , l’animation , les reportages en tant que JRi.

J’aimais plus les faits de société parce que je me disais qu’il y’a toujours quelque chose à résoudre au sein de la société, des facteurs dont on ne parle pas car considérés tabous. Il y’a toujours quelque chose à dénoncer comme les mariages précoces, l’excision, les violences conjugales… J’ai aussi fait assez de reportages sur le combat que menent au quotient de nombreuses femmes chefs de famille. Des femmes qui malgré l’insécurité se lèvent à 4 heures du matin pour aller chercher des denrées alimentaires dans les marchés afin de les revendre.

 L’ on constate une réduction de votre présence dans vos activités de journaliste et parallèlement vous vous êtes lancée dans l’entrepreneuriat pourquoi ce changement ?

Je suis nourrice actuellement et depuis mon mariage ce n’était pas évident de faire assez de choses à la fois au boulot, rentrer tardivement. J’ai essayé de faire de mon mieux. Mais après l’accouchement j’ai expliqué à mon patron les difficultés que j’avais à travailler à plein temps au bureau, m’occuper du foyer et du bébé qui n’accepte que le lait maternel. Depuis je ne fait que deux émissions, l’une à la télé et l’autre à la radio une fois par semaine. A côté j’ai créée une activité génératrice de revenues pour épauler mon mari. Nous sommes tous les deux de jeunes bras valides actifs.

Des produits cosmétiques, des chemises, des pagnes et chaussures  traditionnels et de la friperie.

Je  dirait qu’elle est sur le chemin. Y’a des avancées comparativement à la guinéenne d’hier. Elle arrive courageusement à sortir des pesanteurs  traditionnelles qui freinent son épanouissement. Prenez en exemple le club des jeunes filles leaders de Conakry qui a en son sein des filles de 16 – 17 ans qui aujourd’hui osent taper du poing sur la table pour dénoncer tous les abus dont les fillettes sont victimes.

Pour moi le respect de la femme se manifeste par son autonomisation, par le combat qu’elle mène. Tu ne peux pas être une femme assise, bras croisés, à attendre tout des gens et après te dire qu’il faut qu’on te respecte.

Ça peut être nécessaire mais pas indispensable. Une femme peut être autonome toute seule. C’est comme l’entrepreneuriat tu peu partir de rien. Même si c’est avec un franc tu peux acheter quelques oranges et les revendre. Mais on veut toujours commencer avec des millions et ça ne peut pas marcher comme ça. C’est pour cela que je respecte ces femmes dites analphabètes qui bravent toutes les intempéries pour faire vivre leurs ménages. Elles ont des stratégies pour écouler leurs produits dans les marchés Elles ont même des slogans qui inspirent. Se sont ces femmes illettrés qui ravitaillement en vivres celles qui sont dans les bureaux.

D’abord que les mères arrêtent de faire sortir leurs fillettes dans les rues pour faire du commerce ambulant. Ces mères peuvent elles même aller vendre et envoyer leurs filles à l’école. Mais si les parents tiennent à ce que la fille ait une activité lucrative, ils n’ont qu’à installer un petit étal devant leurs maisons ou elle pourra vendre en sécurité sous leurs regards. Parfois y’a le phénomène d’exode rural qui contribue à l’exploitation des enfants notamment des filles. On les amène s’occuper des taches ménagères dans les foyers. Des fillettes qui parfois fuyant l’excès d’exploitation tombent dans la prostitution et autres fléaux. Les parents n’ont qu’à prendre à coeur l’éducation de leur progéniture afin qu’elle leur serve dignement demain et contribuent au développement du pays.

Pour cette année 2019, l’ONU exhorte décideurs et activistes à « penser équitablement, bâtir intelligemment et innover pour le changement.

Oui je partage cet avis. Il faut encourager l’équité, bâtir des projets pour faire émerger la nation et apporter du neuf pour faire la différence et avancer.

Moi je fais aussi la vente en ligne. Quand un client vient dans ma boutique il repart toujours avec un petit cadeau même si c’est un seul article qu’il achète. Ce qui fait la différence de Sangui’s Shop des boutique environnantes.