A Dubréka, 50% des postes de santé se trouvant dans la périphérie sont gérés par des stagiaires bénévoles notamment des hommes. Une situation qui s’explique par le refus des agents de santé mutés par l’Etat ( dont la plupart des femmes) de rejoindre leur lieu de travail pour des raisons qui leur sont propres. Avec le système de bancarisation des fonctionnaires (virement des salaires) difficile pour la direction préfectorale de la santé de mettre pression sur ses agents. Pour répondre aux besoins des populations elle utilise la stratégie de contractualisation des jeunes bénévoles.
Les problèmes d’infrastructures sanitaires et de maintenance des équipements, ne se font pas trop ressentir. C’est plutôt la gestion des ressources humaines qui constitue un problème délicat pour la direction préfectorale de la santé. Ces deux dernières années, Dubréka a bénéficié d’une soixantaine d’agents de santé recrutés par le gouvernement dans le cadre du redéploiement du personnel après Ebola. La présence physique de plus de 300 agents qui émargent au compte de cette localité, fait moins de 50 % dans les structures de santé affirme Docteur Fodé Cissé directeur préfectoral de la santé de Dubréka. Pour lui, cette situation s’explique par la gestion centralisée du personnel avec le système de bancarisation et qui a un impact négatif sur les moyens de pression. « Les agents mutés par l’Etat dont les salaires se trouvent dans les banques viennent quand ils veulent parce que à la fin du mois ils sont virés. Il n’ y a aucun moyen de pression sur eux. Il faut décentraliser la gestion du personnel à la périphérie. Au lieu que le personnel soit muté c’est leur salaire qui doit être muté. Une fois que le salaire est disponible au niveau local, là nous pouvons recruter. Pourquoi les contractuels bénévoles qui sont dans les postes restent c’est parce qu’ils sont payés au niveau communautaire ».
Aussi longtemps qu’on restera dans la gestion centralisée ça ne marchera pas martèle le DPS. Il poursuit en disant que 80 % du personnel muté dans la zone périurbaine est féminin et les femmes n’aiment pas du tout travailler dans les milieux ruraux (Tondon, Bâadi, Falésadé ou Tanéné) sous prétexte qu’elles ne peuvent pas s’éloigner de leurs époux qui servent à Conakry.
Pour l’instant, 50% des postes de santé se trouvant dans la périphérie sont tenus par des stagiaires bénévoles masculins qui ont accepté de rester sur les lieux pour servir la population. Pour les motiver, la direction préfectorale de la santé de Dubréka passe par la stratégie de contractualisation au niveau communautaire.
Maimouna Bangoura.