« Découvrir ces galaxies est essentiel pour comprendre les mouvements généraux des galaxies dans notre univers en expansion. En effet, la Voie lactée bloque toute lumière visible, créant une zone obscure que la plupart des astronomes évitent, communément appelée « Zone d’Évitement », une région encore largement inexplorée » affirme la doctorante en astronomie dans un entretien accordé à la dpa.
« Pourtant, des structures massives dans cette zone influencent gravitationnellement notre galaxie, l’attirant à une vitesse de plus de 2 millions de kilomètres à l’heure. Les ondes radio sont essentielles pour ce travail, car elles sont les seules capables de pénétrer la poussière de la Voie lactée, offrant ainsi une vue plus claire de ce qui se cache au-delà », explique-t-elle.
Au sein de son groupe de recherche à l’Université du Cap en Afrique du Sud, où elle a poursuivi son doctorat, Sambatriniaina a utilisé le radiotélescope « MeerKAT », situé dans le désert du Karoo, pour explorer le « Superamas de Vela », une région inconnue cachée par la Voie lactée. « Ce superamas est une collection de milliers de galaxies située à 830 millions d’années-lumière de la Terre. Grâce à sa position, ce superamas est un candidat clé qui pourrait contribuer au mouvement de notre galaxie. En détectant l’hydrogène via les ondes radio, mon travail contribue à dévoiler et cartographier ces galaxies cachées au cœur du superamas », indique-t-elle.
Selon la jeune scientifique, ses travaux de recherche ont permis de découvrir jusque-là plus de 1 500 galaxies dans cette région inexplorée du ciel, soit environ dix fois plus que celles trouvées par les précédentes études menées dans la même zone. Pour elle, la prochaine étape sera de mesurer la masse totale du superamas de Vela afin d’évaluer sa contribution potentielle dans l’attraction de la Voie lactée. Cela pourrait aider à résoudre une énigme de longue date concernant les mouvements observés dans l’univers.
Par ailleurs, la Malgache assure vouloir poursuivre ses travaux de recherche dans le même domaine des galaxies et de leur environnement en utilisant la radioastronomie, à l’Observatoire Astronomique de Cagliari, en Italie. « Maintenant que mon parcours m’a conduite sur un nouveau continent, je souhaite continuer sur cette voie et inspirer davantage de femmes et de filles à m’emboiter le pas, peu importe où je me trouve », souligne Sambatriniaina.
source: dpa.news