Une nouvelle loi en la matière, ratifiée récemment par le parlement, a « modifié et complété » celle promulguée le 16 mars 2021, a indiqué la ministre de l’Environnement et de la lutte contre la désertification, Garama Saratou Rabiou Inoussa.
Adoptée en conseil de ministres fin décembre 2022, les modifications visent à « corriger certaines insuffisances décelées dans la mise en œuvre de la loi du 16 mars 2021, notamment en ce qui concerne les sanctions pénales en cas de violation de ladite loi », avait indiqué le gouvernement qui a également adopté un décret déterminant les modalités de l’application du nouveau cadre juridique.
Ce décret a précisé « les conditions d’accès aux ressources halieutiques et les conditions d’exercice des activités de pêche et d’aquaculture, l’obligation d’élaborer des plans d’aménagement à réviser périodiquement pour la gestion des ressources halieutiques et les modalités de protection des ressources halieutiques », a-t-on ajouté.
Selon la ministre de l’Environnement, le manque de sanctions dans la loi de 2021 affaiblit les efforts de l’État et de ses partenaires techniques et financiers dans le domaine de la pêche et autres actions d’aménagements de lutte contre la désertification, a-t-elle dit.
Des sanctions pour préserver le potentiel du secteur
À en croire la responsable, citée par la presse locale, les sanctions permettront de préserver le potentiel du secteur de la pêche et de tirer des ressources qui contribueront à la recette du trésor national et à la mise en œuvre des plans d’aménagement des pêcheries.
Au Niger, pays sahélien enclavé, l’existence de ressources halieutiques est liée à la disponibilité des ressources en eau de surface : le fleuve Niger et ses affluents, le lac Tchad, la rivière Komadougou Yobé, les mares naturelles et les retenues d’eau artificielles, selon le « Rapport national de l’enquête cadre sur la pêche artisanale continentale (de, ndlr) 2012 ».
Ces différents plans d’eau couvrent une superficie d’environ, 410 000 hectares et sont riches en produits de pêche comme les poissons, les crustacées, les mollusques et les algues, a relevé le rapport, estimant que la pêche emploie, directement et indirectement, plus de 50 000 personnes.
Les épisodes de sécheresse et les actions anthropiques ont entraîné un appauvrissement progressif des ressources halieutiques au Niger. La diminution des espaces inondables et la pression accrue par les efforts de pêche sans précédent ont conduit à une baisse des productions et rendu difficile son renouvellement. Les prises du poisson connaissent d’importantes fluctuations.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement met en œuvre une « Stratégie nationale de développement durable de la pêche » (2022-2035) assortie d’un plan d’action (2020-2024). Chaque année, la pêche génère environ 70 milliards de francs CFA (plus de 100 millions d’euros) à l’économie nigérienne, à en croire la ministre de l’Environnement.
Source: dpa.news