Protéger et restaurer 127 millions d’hectares
Le financement allemand en faveur du fonds de la CAFI a pour objectif de protéger et de restaurer 127 millions d’hectares de forêts en Afrique centrale d’ici à 2030, « soit trois fois la taille de l’Allemagne », a annoncé Gerd Müller, ministre fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), intervenant au cours du Symposium de Berlin.
Au cours de cette conférence, une « déclaration » portant sur le renforcement de la protection de la forêt du bassin du Congo a été signée entre le BMZ et la COMIFAC. Ce document a été élaboré en collaboration avec les scientifiques et la société civile des pays riverains, a fait remarquer le ministre allemand. À cet égard, le ministre a précisé que « les mesures de protection comprennent des chaînes d’approvisionnement transparentes pour le bois de la région, des alternatives économiques pour les populations et une participation étroite des populations autochtones en tant que ‘gardiens des forêts’ ».
D’une superficie de plus de 240 millions d’hectares, la forêt du bassin du Congo est soumise à une déforestation croissante, due à la destruction des forêts pluviales tropicales par défrichage et brûlis. « La raison en est, entre autres, la conversion des zones forestières en terres arables ainsi que la demande croissante de terres et de bois de chauffage par la population grandissante », a expliqué le Camerounais Jules Doret Ndongo, Président de la COMIFAC, qui a participé au Symposium.
Selon la FAO, l’Afrique a enregistré, entre 2010 et 2020, la perte nette de superficie forestière « la plus élevée au monde », avec 3,9 millions d’hectares, suivie de l’Amérique du Sud avec 2,6 millions d’hectares. « Les experts estiment que, d’ici 2100, il n’y aura plus de forêt tropicale dans le bassin du Congo », a prévenu Gerd Müller, ajoutant que « les conséquences seront dévastatrices pour l’ensemble de l’humanité ».
Le plus grand puits de CO2
Au niveau mondial, la forêt du bassin du Congo est, a-t-il rappelé, « le plus grand puits de dioxyde de carbone (CO2) », l’élément chimique responsable du réchauffement climatique planétaire. « Les forêts tropicales africaines retiennent plus de CO2 que toutes les autres forêts » de la terre, a-t-il dit.
En effet, l’Afrique centrale « est l’une des dernières régions du monde à absorber plus de carbone qu’elle n’en émet », et sa forêt aspire, chaque année, près de 1,5 milliard de tonnes de CO2 de l’atmosphère, soit 4 pour cent des émissions mondiales, a expliqué le PNUD. D’après la CAFI, la forêt du bassin du Congo, qui s’étend sur plus de 240 millions d’hectares, stocke une quantité de dioxyde de carbone équivalente à six ans d’émissions mondiales.
« Les forêts du bassin du Congo ont une valeur inestimable pour les populations, mais aussi pour la stabilisation du climat mondial. Ensemble, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que les habitants de la région puissent satisfaire leurs besoins fondamentaux et avoir des perspectives de développement économique, sans pour autant détruire davantage les forêts », a ajouté Müller.
Pour le Président de la COMIFAC, « le bassin du Congo devrait bénéficier des appuis financiers conséquents pour ses services rendus au monde entier pour la conservation, la gestion durable, la lutte contre les changements climatiques et le développement communautaire ».
Source:dpa. news