La déclaration d’Ebola en 2014 dans notre pays avait fortement impacté la fréquentation des structures de santé par la population, notamment les femmes, soit par peur de contracter le virus ou à travers une désinformation sur la maladie. Pour éviter la même situation avec la nouvelle apparition de Covid19, le ministère de la santé et Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) ont posé des actions à travers le projet TAKEDA dans les cinq communes de Conakry. Cela, pour assurer la continuité des services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale dans les structures de santé.
En période de pandémie, les femmes, les nouveau-nés, les enfants et les services qui leur sont offerts spécifiquement sont les plus touchés à cause d’une crise de confiance entre les patients et les acteurs en charge de la gestion de la maladie.
Le ministre de la santé, à travers le Service National de Promotion de la Santé, et l’UNFPA ont pu dissiper toute forme de rumeurs autour du coronavirus et garantir l’accès aux soins maternels et néonatals de qualité dans 16 structures de santé à Conakry, grâce au projet TAKEDA.
‘’Vue l’expérience qu’on a eue avec Ebola, avec la Covid19, nous avons pris le devant pour prévenir ce relâchement qu’on avait eu par le passé. Donc le projet TAKEDA est venu à temps pour assurer la continuité des services. Pour cela, les partenaires ont acheté beaucoup de médicaments et de matériels pour ne pas qu’il y ait rupture de stock dans les structures de santé. Des sages-femmes ont été recrutées, formées et reparties dans les structures de santé. Elles travaillent beaucoup plus dans la communauté pour sensibiliser, amener les femmes à fréquenter les structures pour ne pas qu’il y ait du relâchement’’, indique Docteur Maimouna Diallo, chef de section santé maternelle à la Direction nationale de la santé maternelle et nutrition(DNSMN) au ministère de la santé.
Selon le point focal du projet Takeda au niveau de la DNSMN, ‘’Grace à cette sensibilisation, des femmes enceintes, perdues de vue ont été retrouvés. Elles ont pu continuer leur suivi. Et d’autres ne voulaient pas venir à accoucher dans les structures de santé. Beaucoup ont été convaincue par ces sages-femmes de TAKEDA. Donc la Covid19 n’a pas changé la fréquentation des femmes enceintes dans les structures sanitaires’’.
Pour Dr Saran Camara, point focal régional du projet Takeda et cheffe section régionale de la santé de la reproduction mère et enfant, adolescent et jeune pour la ville de Conakry, le projet TAKEDA a fortement amélioré la continuité des services dans les structures de santé grâce à la sensibilisation et aux dons de matériels.
’’Depuis la mise en œuvre du projet TAKEDA, le taux de fréquentation dans les structures de santé ont augmenté. La population est rassurée. Il y a la confiance entre les agents et les citoyens. Les consultations prénatales ont augmenté, la planification famille aussi à beaucoup marché. 50 sages-femmes qui ont été recrutées pour les 16 structures de Conakry. Elles ont été mutées en fonction de la taille des structures de santé. Il y a eu 150 relais communautaires qui ont été recrutées dont 10 par centre’’, précise-t-elle.
‘’Le projet a commencé à doter les structures en équipements, notamment des lits avec des matelas, tables d’accouchement, de consultation et d’opération pour la césarienne, en plus des médicaments. Des kits de dignité pour les femmes enceintes démunies. Les centres de santé de Madina et de Dixinn ont été dotés de forage d’eau’’, salue Dr Saran Camara.
Sur les 30 structures santé de la ville de Conakry, seulement 16 dont 2 par commune ont bénéficié des prouesses du projet TAKEDA. Le Centre médical communal de Ratoma est l’une d’elles. Là-bas, nous avons rencontré la directrice du CMC de Ratoma qui n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction.
‘’Le projet TAKEDA a été salutaire pour nous. Ca été un projet concret qui a réalisé beaucoup de chose pour nos structures. Nous avons reçu quatre sages-femmes qui ont été mises à notre disposition pour la maternité dans ce contexte de Covid19. Elles nous sont d’une aide précieuse. Grâce à leur sensibilisation et prise en charge, les femmes enceintes qui avaient disparu par peur de contracter la maladie ou qui étaient méfiantes des structures de santé, ont pu revenir pour continuer les soins prénatals. Pour celles qui ne pouvaient pas venir dans les soins, les sages-femmes ont fourni les soins à domicile’’, indique Dr Aminata Kaba.
Elle indique que dans le cadre de la planification familiale, ‘’les sages-femmes ont donné beaucoup de conseils. TAKEDA nous a donné du matériel qui puisse nous aider dans la prise en charge des femmes en grossesse. Il s’agit entre autres des tables opératoires, des boites de césarienne, des kits de césarienne des kits de dignité pour les femmes diminues’’
Avant de faire des plaidoiries pour l’extension du projet TAKEDA, Dr Kaba promet de tout mettre en œuvres pour préserver les acquis du projet.
‘’Nous allons tout faire pour maintenir et préserver les résultats du projet TAKEDA. Nous remercions les partenaires qui ont accompagné l’Etat. Nous leur demandons de persévérer dans ce sens afin d’étendre le projet dans les autres centres de santé de Conakry, mais aussi et surtout à l’intérieur du pays où le besoin est beaucoup plus ardent’’, souhaite-t-elle.