Rwanda : Les sachets en plastique disparaissent de la circulation
Par Ghada Ben
Tunis (dpa) – Au Rwanda, les sachets en plastique ont disparu de la circulation depuis que les autorités de ce pays les ont interdits, en 2008 : une première en Afrique. En 2019, Kigali a décidé d’aller plus loin, en promulguant une loi interdisant tous les objets en plastique à usage unique (pailles, gobelets, couverts, couteaux, cuillères..), et ce, dans l’objectif de réduire la dépendance à ce fléau de l’environnement.
Les contrevenants risquent des sanctions. Pour appliquer la nouvelle loi, le gouvernement a mis en place une brigade antiplastique. Propriétaire d’une grande boulangerie, située à une cinquantaine de kilomètres de Kigali, l’entrepreneur Gérard Sina a opté pour le carton ou le papier pour emballer les brioches, croissants, gâteaux, baguettes ou pains au chocolat, expédiés, chaque jour, pour être vendu dans des épiceries à travers le pays.
« Les sacs en plastique coutaient en moyenne 3 pour cent moins cher que les sacs en papier », a-t-il déclaré au micro de l’émission « Made in Africa », diffusée, en mars, sur la télévision ivoirienne RTI info (www.rti.info). « Au final, je trouve que ça était un mal pour un bien car ces emballages en carton sont de meilleure qualité. Ils conservent mieux les produits, et puis, ils sont plus attrayants pour les clients », a-t-il ajouté.
Pour Juliet Kabera, directrice générale de l’Autorité rwandaise de gestion de l’environnement (REMA), « cela devient un danger quand les gens prennent l’habitude d’acheter un objet en plastique et de le jeter cinq minutes plus tard ». « Ça crée trop de déchets », a-t-elle dit à Made in Africa, ajoutant « on ne doit pas opposer argent et environnement, il est possible de concilier les deux. On voit que les entreprises s’investissent dans la fabrication d’alternative au plastique. Le résultat c’est qu’on développe un nouveau business et des emplois verts ».
Le monde a produit 242 millions de tonnes de déchets plastiques en 2016, selon le rapport de la Banque mondiale intitulé « What a Waste 2.0: A Global Snapshot of Solid Waste Management to 2050 ». Or, en l’absence de systèmes de collecte et de traitement appropriés, ces déchets contamineront et dégraderont les cours d’eau et les écosystèmes pour des centaines, voire des milliers d’années, a prévenu le rapport publié en septembre 2018.
En Afrique, le plastique constitue près de 15 pour cent de déchets solides municipaux (DSM) générés par le continent, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP). Avec la croissance démographique galopante, les DSM dans ce continent devraient atteindre 250 millions de tonnes, en 2025, contre 125 millions en 2012, d’après les prévisions de cette agence onusienne spécialisée. Si l’Afrique ne prend pas de mesures pour atténuer le flux de plastique (et autres déchets) dans l’océan, cette pollution grandissante pourrait produire des impacts négatifs sur les économies côtières.
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Source:dpa. news