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L’association des journalistes unis pour l’abandon des MGF (AJUA) a convié ce 2 novembre ses confrères dans leur maison commune. Il s’agit de les amener à plus s’intéresser et mieux aborder les sujets liés aux MGF notamment l’excision dans leurs papiers et autres émissions inter actives. Autrement dit, utiliser des termes appropriés qui ne heurtent pas la sensibilité des adeptes de ces pratiques afin qu’ils les abandonnent définitivement.
Depuis 30 ans diverses activités sont menées pour amener les communautés à abandonner les mutilations génitales féminines (MGF). Malgré quelques avancées et les efforts des différents gouvernements, ONG et partenaires, la Guinée demeure le deuxième pays au monde où la pratique persiste malgré l’existence d’une loi l’interdisant. Une pratique courante pendant les grandes vacances scolaires notament. Cette pratique ancestrale est faite par des exciseuses traditionnelles ou des agents de santé à domicile vu qu’en milieu hospitalier une décision du ministère de la santé radie tout contrevenant. Ces mutilations ne sont pas sans conséquences sur la santé des femmes et filles insiste Binta Nabe présidente de la CONAG DCF: » la fille n’oublie jamais celle qui l’a excisée; ensuite sa sensibilité est réduite; la non compréhension des couples mariés durant le devoir conjugal. La pire des choses c’est l’accouchement difficile qui conduit aux fistules obstétricales entraînant l’exclusion de la femme des activités de la société. Il ya aussi l’augmentation du taux de mortalité maternel et infantile (530 décès maternels par an sur cent mille naissances en Guinée). »
Pour se défaire des pesenteurs sociales face à cette pratique Mariam Bamba presidente de l’AJUA sollicite l’implication des hommes. Ce qui éviterait aussi à ces derniers de chercher à voir dehors d’autres femmes à cause de l’insensibilité ou insatistnfaction de leurs épouses. Cette journaliste souhaite aussi la promotion des lois par les médias : « sans notre implication il sera difficile d’atteindre les résultats escomptés. Certes le changement de mentalité est difficile mais cela ne doit pas nous décourager. Aujourd’hui grâce aux medias l’excision est démystifiée. Mon intervention s’est axée sur comment aborder le sujet MGF car chaque année ya de nouvelles vagues d’étudiants qui sortent des universités et qui ont pour tremplin le métier de journalisme et ne connaissant pas le caractère sensible de ce sujet peuvent passer à côté. C’est pour cela que nous devons bannir certains termes de nos papiers tels que: c’est une pratique barbare, c’est pas bien…, il ne faut pas heurter la sensibilité des communautés qui y croient depuis des années. Il faut insister dans nos papiers de reportage sur l’existence des lois qui sanctionnent les auteurs et complices de l’excision. »
Déjà il existe une association des filles non excisées en Guinée. L’ excision n’est point une pratique religieuse mais plutôt traditionnelle précise El hadj Ibrahima Bambassidi Camara du secrétariat général aux affaires religieuses: » dans l’islam je ne croit pas qu’il y ait quelque chose que Dieu a imposé aux hommes qui peut porter préjudice à leur existence. L’excision est un acte qui a existé avant le Prophète Mohammad (PSL). Je pense qu’il faut d’abord lutter contre la pauvreté et bien éduquer les filles car nous connaissons beaucoup de coins (lieux de prostitution) où des filles musulmanes excisées sont là bas. Le problème chez nous c’est les leaders religieux musulmans qui continuent à encourager les gens à pratiquer l’excision alors que ça rien à avoir avec la religion.
El hadj Ibrahima Bambassidi Camara pense que le jour où les communautés comprendront que l’excision n’est pas une recommandation religieuse elles pourront alors mieux cerner les inconvénients de cette pratique.
Hadjiratou Bah