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Vêtues de blancs et d’autres avec un foulard rouge sur la tête de nombreuses femmes de Conkay dans leur diversité socio- politique ont exprimé ce 23 octobre 2019 leur ras bol face à l’injustice. Il s’agit notamment des assassinat jamais élucidés de leurs enfants, l’arrestation de leurs maris, la malgouvernance, etc…
« Arrêtez de tuer nos enfants; libérez nos maris; on veut la justice; ensembles nous vaincrons; Alpha c’est trop », sont entre autre les slogans égrenés par les femmes tout âge confondu du rond-point Hamdalaye (Ratoma) à la terrasse du stade du 28 septembre (Dixinn). Entre détermination, colère et larmes ces mères de famille pour la plupart, ont en français et langues locales exhorté les forces de maintien d’ordre d’arrêter de prendre leurs enfants pour du gibier lors des manifestations: « on ne peut même pas exprimer le mal que la femme peut ressentir. Être enceinte de zéro à 9 mois, grandir cet enfant, le mettre à l’école, pourvoir à tous ses besoins et un jour comme ça, parfois même à domicile la balle rentre, tue ton enfant et ya pas de justice, Ça fait mal ». s’indigne Marie Deen Toure de l’Union Démocratique de Guinée (UDG).
La vie humaine est banalisée. S’indigne la journaliste activiste Moussa Yero Bah. Elle souhaite que les forces de maintien d’ordre agissent avec professionnalisme: « je leur demande de rester dans le cadre de la loi. Si ya dérapage c’est d’arrêter la personne, la faire juger et non oter une vie par ce que les gens ont manifesté. Les institutions internationales ont investi des milliards dans la réforme des forces de défense et de sécurité, on l’impression que c’est de l’argent jeté par ce que jusqu’à présent ya ce manque de professionnalisme. «
N’ayant pas eut gain de cause auprès des institutions et coordinations locales pour l’arrêt de ces tueries, la rue demeure aujourd’hui selon elles leur seule voie de recours: « depuis l’arrivée du professeur Alpha Condé en 2010 au pouvoir nous avons enregistré 114 morts arrachés à la fleur de l’âge. Nous voulons que le gouvernement ouvre une enquête sérieuse pour que les coupables soient punis », renchérit honorable Fatoumata Binta Diallo député de l’UFDG à l’assemblée nationale. Elle fustige le kidnaping des leaders du FNDC à leurs domiciles par des hommes cagoulés peu avant la manifestation du 14 octobre passé. Honorable Binta invite le Chef de l’Etat à ne pas chercher à bridger un troisième mandat en écoutant les sirènes révisionnistes: « nous savons que la constitution a dit deux mandats. Si alpha est malin il n’a qu’à sortir par la grande porte. Il ne faut pas qu’il écoute son entourage. C’est le même clan qui a drainé le Général Lansana Conte dans la boue ».
Ces femmes promettent: « désormais, s’il y a une seule victime, nous sommes décidées à la porter jusqu’à Sékhoutouréyah ».
Hadjiratou Bah