Le mois de juin est un mois dédié à la cause des enfants. C’est une période de réflexion et d’échanges sur des actes permettant leur épanouissement. L’ accent est aussi mis sur leur condition de vie. A Kankan, ils sont nombreux ces enfants qui délaissent l’école pour exercer des activités professionnelles ou qui déambulent à travers la cité avec des articles de toute sorte.
On le dit souvent, l’enfant est à protéger et non à exploiter. Ce principe a du mal à s’imposer dans la circonscription de Kankan. Partout dans la ville, des gosses de 8 à 14 ans déscolarisés sont devenus de véritables sources de revenu pour leur famille. Saloun Traoré âgé de 11ans fait de la mécanique. Il se plaint de la pression sous laquelle il évolue dans un garage situé au quartier Korialen chez maitre Moussa: « je suis apprenti mécanicien, j’ai refusé d’être scolarisé au profil de la mécanique il y a de cela environ 2 ans. Tout le temps, ils ne font que nous crier dessus, ils nous tapent, et nous punissent, choses que je déteste. J’aimerai maitriser ce métier pour être un jour indépendant. Mes frères aussi exercent ce métier. Nous sommes tous au garage de maitre Moussa. J’exhorte mes amis a s’adonner à un métier au lieu de faire du thé dans le quartier ».
Fanta DIABY, élève en classe de 7ème au lycée 3 Avril de kankan est aussi devenue une véritable machine à générer des sous pour ses parents. Ce qui l’empêche de se concentrer sur ses cours et autres révisions: « j’ai 12 ans, je revend tous les jours des aliments et sachets d’eau pour ma mère. Quand j’ai des travaux à faire à la maison ou quand j’ai cours c’est ma mère qui vient revendre. Le plus souvent après la vente, je suis si épuisée que je ne parvient pas à faire autre chose, même revoir mes leçons. Par jour je peux avoir 30 à 40 mille francs. C’est dans ça que ma mère arrive a satisfaire nos besoins. »
Cette violation flagrante des droits de ces enfants est courante en dépit des nombreuses actions menées par les organisations et institutions de la place. Abdoulaye Donzo, est le coordinateur du programme d’accompagnement des communautés pour la protection de l’enfant: « il y a beaucoup d’enfants qui sont en difficulté par contre d’autres ne le sont pas. Ils sont pour la plupart des mineurs qui tentent des fois des déplacements irréguliers. Ces enfants traversent beaucoup de difficultés comme les travaux forcés et dont d’autres profitent des retombées financières. Quand vous vous promenez à travers la ville, vous verrez bon nombre d’enfants qui poussent les charrettes exposées au soleil, aux accidents graves et maladies. Nous développons plusieurs stratégies, un programme de prévention, et un second volet curatif ».
A rappeler qu’à date, aucune action n’a été entreprise cette année pour la commémoration du mois de l’enfant à Kankan. Ibrahima Sory Keïta pour laguineenne.info