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Malgré l’interdiction des MGF, la pratique persiste en Guinée. Les grandes vacances sont le moment idéal pour bon nombre de familles pour exciser leurs filles en complicité avec certains agents de santé.
Ils sont nombreux les parents qui profitent des grandes vacances pour faire excisé les jeunes filles. En cette période, les cas sont récurrents surtout à l’intérieur du pays. Dans la sous-préfecture de Tanéné, ville située à une centaine de kilomètres de Conakry, quatre familles ont décidé de réunir leurs enfants pour les exciser. Sous anonymat, les parents disent être conscients de l’interdiction de la pratique en Guinée, mais pour eux, pas question d’abandonner les coutumes. Comme le veut la tradition, les sept filles excisées font tout ensembles. « Moi personne ne peut me dire de ne pas exciser mon enfant. Nous avons hérité ces pratiques de nos parents, arrières grands parents et nous-mêmes avons subi l’excision, pourquoi pas nos enfants ?. Nous avons payé 50.000 francs guinéens pour chaque fille. l’exciseuse réside à Conakry, elle vient faire le pansement et nous assurons son transport ».
L’une des mères de famille nous confie que c’est en ce moment qu’elles apprennent aux filles, les règles de la société (comment se comporter envers son prochain). Celles qui n’assimilent pas les règles ou encore refusent de chanter sont punies. « Certains cherchent une personne étrangère pour surveiller les excisées, mais généralement elle ne fait pas de cadeau aux enfants et en plus de ça elle est payée pour son service. C’est pourquoi nous, nous avons choisis une entre nous pour s’occuper de nos filles et celle qui se conduit mal sera corrigée ».
parmi les sept excisés, l’une se plaignait de fièvre mais les parents ont préféré la garder à domicile. Ils estiment qu’une fois à l’hôpital, cela sera lié à l’excision même s’il n’y a aucun rapport.
Aux dires de l’exciseuse, elle fait partie de celles qui ont été sensibilisées pour déposer les couteaux. « On nous a dit de déposer les couteaux pour 5 ans nous l’avons fait, tout le monde nous a vu à la télé. Moi je continue d’ exciser, la demande est également grande. ceux là même qui arrêtent les gens pour avoir excisé leurs filles nous envoient leurs enfants en cachette ».
Actuellement elle vient chaque trois jours à Tanéné pour faire le pansement des fillettes. Selon elle leur état est satisfaisant malgré que l’une avait de la fièvre. Selon les statistiques de 2015, après la Somalie la Guinée occupe le deuxième rang mondial en terme d’excision.
Maïmouna Bangoura