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Une nouvelle vague de migrants guinéens rentrés d’Afrique du nord est arrivée dans la soirée du dimanche dans la ville de Kankan. Ces jeunes qui ont échoué sur le chemin de l’Europe ont été rapatriés par l’OIM.
Réceptionné dans l’ancien local du Tribunal de Première Instance de Kankan, ils ont fustigés leurs conditions d’accueil et d’hébergement.
Ces migrants qui ont tenté d’aller en Europe via la méditerranée, ont échoué pour la plupart en Algérie où leurs rêves ont été brisées. Ils ont été arrêtés et maltraités avant d’être récupérés par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) qui les a rapatriés en Guinée, dans le cadre de son programme de retour volontaire des migrants qu’elle met en œuvre avec le gouvernement guinéen et l’Union européenne.
A Kankan c’est l’ancien local du TPI qui a servi du lieu de transit. Dépourvu de tous matériels (matelas, lits) et mal aménagé, ils auraient passé la nuit à même le sol, sans avoir de l’eau même pour se doucher. Ce qui n’a pas été à leur goût estimant qu’ils ont été mal accueillis et mal hébergés par l’OIM Guinée.
Partout on pouvait entendre « OIM zéro, gouvernement guinéen zéro », Mohamed Sylla l’un d’entre eux brise le silence « même les animaux ne peuvent pas passer la nuit ici, c’est pas propre, il n’ya pas de matelas où dormir. et en plus ils veulent bouffer notre argent. Ils ne savent pas combien de fois nous avons souffert dans le Magreb ».
Poursuivant, il a également déploré la somme que l’OIM remet aux jeunes migrants de retour au bercail « Ils nous ont dit qu’ils vont nous donner 500.000 FG avec un téléphone. En puis c’est nous même qui allons payer notre transport dans ces 500.000 FG. Dans les autres pays, les migrants sont rapatriés dans l’avion et à leur arrivée on leur donne 1.500 dollars, chez nous ici c’est 50 euros qu’on nous donne. Quand j’emprunte une voiture pour aller à Conakry ça me restera combien? Est ce que cela peut nous encourager à rester au pays ? On préfère mourir à l’étranger que de rester ici » A-t-il dit les larmes aux yeux.
Son compagnon qui a requit l’anonymat a commenté cette situation avec philosophie « On a traversé le désert pour se retrouver de l’autre côté du monde. On se fait rapatrier on vient chez nous, pensant qu’on allait être bien accueillis, malheureusement on se retrouve dans des conditions désagréables. l’Etat de la maison est en délabrement, un être humain ne peux pas dormir ici, ils n’ont envoyé que des nattes, on s’est pas lavé, on n’a pas mangé » A-t-il dit avec regret.
Ces jeunes migrants rapatriés sont plus 230 dont un mineur de 17 ans. Les responsables de l’OIM n’ont pas souhaité commenter cette situation, et les autorités locales de Kankan, elles étaient invisibles sur les lieux.
Mamadi KABA pour laguineenne.info