ADVERTISEMENT
L’exode Rurale est devenue un fait récurent en Guinée. La particularité dans la préfecture de Gueckédou est que tous les mercredis, des dizaines de jeunes et de femmes en provenance de différentes localités de la préfecture se donnent rendez-vous dans la commune urbaine pour se rendre vers les zones oriferes comme Siguiri, Mandiana, Dinguiraye et Kankan. Ils y sont poussés par les aléas de la vie :<<j’ai perdu mes deux parents (père et mère) à bas âge. A partir de la 5ème année du primaire, j’ai commencé à soutenir mes études moi-même. J’ai commencé à avoir le courage d’aller à siguiri,quand je suis passé en 8ème année. Mais ce pendant les vacances et parfois des congés que me rend dans les zones oriferes. L’argent que je gagne me permet non seulement d’acheter les fournitures scolaires , des vêtements mais aussi de ma nourriture, les frais de logement et également faire face aux besoins de mes jeunes frères et petites soeurs. Je ne peux trouver tout cela chez moi, car chez nous le revenu est très faible. Par contre, dans les zones oriferes comme Siguiri, le revenu du travail est plus élevé par rapport à gueckédou>>. Relate Benjamin Ouendeno élève de la 12ème année SS lycée Bambo, de Gueckédou.
Cette quête de l’or n’est pas sans conséquences. Des souffrances , Benjamin en a vécu:<< nous sommes victimes de beaucoup de maux. Notamment, le manque de logements .j’ai passé sept nuits dehors à Siguiri. Nous sommes aussi confrontés à la mal nutrition, l’exploitation par les patrons orpailleurs, le rejet et qu’en sais-je encore. Mais malgré tout, je suis obligé d’y aller car mes frangins et moi n’avons pas d’autres soutiens >Pour cette jeune dame Finda Rachel Millimouno son départ vers les zones oriferes résulte de la pauvreté au village. Une précarité qui a poussé ses deux enfants a abandonner l’école.<<Après le décès de mon Mari, aucun membre de sa famille ne m’a assisté pour les besoins scolaires de mes enfants. Ils étaient donc obligés d’abandonner l’école. C’est ce chagrin qui m’a poussé d’aller à Siguiri, ce malgré les épines qui m’attendaient surtout en tant que femme. Mais je suis obligée. Je profite de l’occasion pour interpeller les autorités sur la vie des femmes et des enfants en Guinée. Surtout nous qui vivons dans zones rurales.>>
Ibrahim Condé, détenteur d’un Certificat d’Aptitude Professionnel en Électricité bâtiment au Centre de Formation Professionnel de Gueckédou (CFP), a aussi son histoire. Aujourd’hui locataire de camion il roule entre Gueckédou -Siguiri , Mandiana et Kankan.<< Moi je suis électricien de profession mais de nos jour, je suis locataire de camion. Je voyage entre Gueckédou – Siguiri et Mandiana en passant par Kankan. Après les études, j’ai cherché le boulot pendant trois années consécutives. Mais en vain. Je ne pouvait pas rester bras croisés ayant une famille à nourrir et autres besoins liés à la santé, l’habillement et frais de location.Grâce à un ami, je me débrouille à présent dans le transport en milieu urbain>>Ibrahim Conde poursuit plus loin:<<En ce qui me concerne, je n’ai jamais travaillé dans les mines. Mais en tant que transporteur, j’interroge souvent les jeunes et femmes qui quittent leurs villages respectifs pour siguiri afin d’en connaitre les raisons. Bon nombre d’entre eux me disent qu’ils vont à la recherche de l’argent. Et Parce-que l’un de leurs amis est allé et à pu avoir l’agent et s’acheter une moto ou satisfaire le maximum des besoins. Donc je peux dire que c’est par concurrence face au bien être pour certains et d’autres par ambition dû à la pauvreté qui gangrène dans nos villages>>.Il faut rappeler,que l’exode rurale est l’un des phénomènes, qui interpelle les autorités et institutions qui œuvrent dans le cadre de lutte contre l’immigration clandestine. Car l’exode rurale est un élément qui encourage l’immigration clandestine dont sont victimes certains jeunes africains en méditerranée.les maladies, les décès excessifs, la mal nutrition, l’abandon scolaire, le manque de logement, sont autant de maux qui guettent les candidats à l’exode rural.FAYA Moussa ll KAMANO, Gueckédou pour laguineenne.info