En Guinée, les besoins en sang sont énormes dans des services comme la maternité, la chirurgie ou encore la pédiatrie. Mais son obtention est un véritable problème pour les médecins prescripteurs et les malades. Pour le Centre National de Transfusion Sanguine, l’indisponibilité du sang est due à plusieurs facteurs qui font que sa capacité à satisfaire l’ensemble des besoins des patients n’est pas optimum.
Dans les hôpitaux Guinéens, les services de chirurgie, de pédiatrie et la maternité utilisent beaucoup de sang dans la prise en charge de certaines maladies ou cas graves. Selon Dr Mamadou Cellou Diallo médecin obstétricien à Ignace Deen, dans son service qui est la maternité, ce sont les femmes anémiées ou celles qui font des saignements dont le taux d’hémoglobine est inférieur à 6 gramme, qui sont souvent transfusées. Quand le besoin se pose, les parents des malades ou leurs proches sont orientés vers l’Unité de Transfusion Sanguine du dit hôpital ou au Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) . Sur les trois poches recherchées,Mamadou Bah parent de malade n’a eu que deux en fournissant des donneurs. » Avant-hier nous sommes venus à quatre et deux ont fait le don, on a payé 27.000 francs guinéens pour les deux poches. Aujourd’hui , on nous demande de payer 17.000fg pour une seule poche nous n’avons pas payé d’abord ».
Le médecin prescripteur lui, ne se déplace que pour les cas d’extrême urgence vu la difficulté à ces moments là d’obtenir du sang transfusable qui souvent s’acquiert tardivement précise t_il. Autre problème rencontré souligne Dr Cellou Diallo, c’est la méconnaissance du groupe sanguin par bon nombre de malades à transfuser. Pour l’heure, aucune étude pour connaitre le nombre exact de décès liés à l’indisponibilité du sang, mais ce qui est sûr des patientes meurent faute sang. Il ajoute que la quantité du sang à transfuser dépend de l’état clinique de la patiente.
Aux dires du directeur général du CNTS, plusieurs facteurs favorisent l’indisponibilité du sang. On peut citer entre autre le manque de mobilisation des populations pour le don du sang, sans compter les contres indications qui empêchent bon nombre de citoyens à le faire. C’est notamment avoir un poids inférieur à 50 kilo, l’hépatite, le sida, avoir plusieurs partenaires sexuels sans usage du préservatif. Autre facteur important ajoute Dr. Yves Niankoye Haba « C’est seulement le CNTS qui est capable aujourd’hui de séparer du sang total en produit sanguin c’est-à-dire satisfaire le besoin en fonction du produit nécessaire. On a la possibilité de donner au patient X les concentrés globulaires et au patient Y par exemple le concentré de plaquette ou de plasma frais congelé. Si cette solution n’est pas disponible à l’intérieur du pays, c’est du sang total qu’on donne ce qui est un gaspillage ».Sur 100 dons environ 20% sont éliminés en agents infectieux. En plus de cela s’ajoute les conditions de conservation du sang pour le maintien de la chaine froide 24h/24.
Selon lui la rupture de cette chaine, entraine la destruction d’une partie du stock, ce qui limite jusque-là la capacité du CNTS de rendre le sang disponible pour l’ensemble des patients.
Maïmouna Bangoura.