Le centre national d’hémodialyse a connu des avancées significatives mais les défis restent à relever pour faciliter le traitement des dialysés. Le revenu de bon nombre de malades ne leur permet pas d’honorer leurs ordonnances.
Créé en novembre 2002, le centre national d’hémodialyse a pour but principal d’offrir à la population Guinéenne le traitement de l’insuffisance rénale « appelée rein artificiel ». La technique consiste à épurer le sang des déchets que le rein normal devrait faire
La capacité d’accueil actuelle du centre est de 133 patients. Mais dans les mois à avenir, elle sera plus que doublée à près de 300 patients grâce à l’extension et l’acquisition du nouveau matériel. De même, le nombre de séance de dialyse par patient va passer de deux à trois par semaine comme dans les autres pays pour une durée de 4 h affirme Professeur Mohamed Lamine Kaba, Directeur du centre.
A la date du 31 décembre 2017 plus de 598 patients ont pu bénéficier des services du centre depuis son ouverture. Parmi eux, certains sont transplantés et vivent à l’étranger, des cas aigus qui ont récupéré ,des survivants et des cas de décès enregistrés. Ainsi de 2002 à 2010, le nombre de séances de dialyse effectué sur des patients aigus ou chroniques qui variait au début entre 700 à 800 par an, est actuellement au tour de mille séances par mois. L’ambition de Professeur Mohamed Lamine Kaba, est de passer à plus 3000 séances de dialyse par mois en 2018, tout en précisant qu’il s’agit d’un traitement ambulatoire (le dialysé vient faire le traitement et rentre chez lui après).
Le vieillissement accéléré des artères, expose les dialysés à un problème cardiaque et vasculaire qui est le premier responsable des cas de décès de par le monde, la deuxième cause de décès est lié aux infections favorisées par le cathéter central qui relie le patient à la machine. Les avancées sont significatives, mais des défis il y’en a encore pour faciliter d’avantage le traitement des patients, car l’Etat en prenant en charge la dialyse dont la séance est payée par le patient à 25.000 FG (selon toujours le Directeur), la plupart des malades ont du mal à pouvoir payer les ordonnances pour traitement de leur hypertension ou autre maladie associée ; moins encore pour faire des examens nécessaires à leur bonne prise en charge.
Pire certains venant de l’intérieur du pays, peinent à se loger ou se restaurer convenablement dans la capitale, alors que les dialysés doivent faire régulièrement des examens mensuels, trimestriels, semestriels et annuels (laboratoire et radiologie) en plus des médicaments comme le calcium, la vitamine D, les antihypertenseurs, etc. D’où son cri de cœur pour une couverture assurance maladie pour les maladies chroniques en faveur de tous les Guinéens.
Des médecins néphrologues et infirmiers sont formés et d’autres en cours de formation pour mieux répondre aux besoins des populations à travers le pays a souligné le Directeur du dit centre.
Maimouna Bangoura