Dans ce pays, plus de 8 millions de mètres cubes de déchets de construction et de démolition sont jetés en milieu naturel et dans des décharges anarchiques.
La Tunisie a lancé l’implémentation d’un projet d’économie circulaire portant sur la construction d’une route à partir des matériaux recyclés issus des déchets de construction et de démolition. Ce projet, « premier du genre en Afrique », consiste à ériger une route de 1,2 kilomètre dans le gouvernorat (province) de Ben Arous (Nord-est), et de tester son efficience par rapport aux routes classiques, a indiqué le ministère tunisien de l’Équipement. Pour ce faire, l’infrastructure sera équipée de capteurs en vue d’évaluer son état sous l’effet du trafic routier et des variations climatiques.
Le projet est mis en œuvre à la faveur d’un partenariat entre le ministère de l’Équipement et le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), un établissement public français. Il fait partie du programme « Application de l’innovation pour le développement de l’économie circulaire pour une construction durable en Méditerranée » (RE-MED), financé par l’Union européenne (UE) et déployé dans quatre pays méditerranéens (France, Italie, Tunisie et Liban).
Né de la nécessité de réduire les impacts environnementaux et sanitaires dus aux défaillances de la gestion des déchets de construction et de démolition, RE-MED prévoit d’expérimenter des technologies permettant de transformer ces déchets en ressources pour construire et entretenir des routes. Il entend notamment soutenir les ministères de l’Environnement tunisien et libanais afin de faire évoluer la réglementation pour faciliter l’utilisation d’au moins 20 pour cent de granulats recyclés dans la construction de routes, et ainsi ouvrir un marché des déchets de construction.
En Tunisie, la gestion des déchets de construction et de démolition présente des enjeux majeurs au regard des ressources limitées en matières premières et de l’impact de ces déchets sur l’environnement et la santé publique, selon le ministère de l’Équipement. Ces déchets, accumulés depuis 2000, ont dépassé 8 millions de mètres cubes, dont 70 pour cent dans trois grandes villes côtières : Tunis (Nord), Sousse et Sfax (Est), selon des estimations officielles. Jetés en milieu naturel et dans des décharges anarchiques, ils constituent un potentiel qui pourrait être exploité dans le cadre d’une stratégie d’économie circulaire.
Source : dpa.news