3) Algérie : Un « barrage vert » pour lutter contre la désertification
Adoptant une approche intégrée, ce projet devrait profiter à 12 millions d’habitants.
Par Elyes Jouini
Pour lutter contre l’érosion et l’avancée du désert au Nord du pays, l’Algérie a mis en terre, depuis 2020, plus de 26 millions de plants dans les zones du « barrage vert », un projet agroécologique de boisement. Ces plantations ont été réalisées sur une superficie de plus de 43 000 hectares, selon Mme Saliha Fortas, directrice de la lutte contre la désertification et du barrage vert auprès de la Direction générale des forêts (DGF).
Le choix des zones de plantation et des espèces à planter répond à des critères écologiques, « mais il y a également l’aspect économique et social qui entrent en ligne de compte », a-t-elle dit, insistant sur l’intérêt socio-économique du projet. Relancées actuellement dans le cadre d’une stratégie rénovée, la réhabilitation et l’extension du barrage vert « vont contribuer davantage à la prospérité des populations vivant dans ses espaces », a-t-elle déclaré à l’agence de presse algérienne (APS).
« Les statistiques officielles de 2008 parlaient déjà de 7 millions d’habitants au niveau de ces espaces. Leur nombre devrait atteindre actuellement les 12 millions », a-t-elle poursuivi, précisant que le nouveau programme du barrage vert adopte une approche intégrée répondant aux besoins et aux aspirations de ces populations tout en tenant compte des vocations et des potentialités de ces espaces.
La nouvelle approche multidimensionnelle du barrage vert implique la plantation d’espèces génératrices de richesse et résistantes à la sécheresse et aux feux de forêts. « Parmi ces espèces, nous avons les arbres rustiques tels l’olivier, le pistachier, l’amandier et le caroubier », a-t-elle énuméré. Elle a également cité le figuier de barbarie « qui constitue un rempart naturel contre les incendies de forêts en plus de l’utilité de ses feuilles utilisées comme fourrage pour les cheptels ».
Il s’agit par ailleurs du développement de la culture de plantes aromatiques et médicinales, la culture de l’alfa et la promotion des activités artisanales utilisant les matières premières issues de ces espaces forestiers. « Nous encourageons vivement les agriculteurs, les femmes et les jeunes à s’impliquer dans ce programme ambitieux », a-t-elle recommandé.
S’étendant sur une superficie de 4,7 millions d’hectares répartis sur 13 wilayas (provinces) et 1200 localités, le barrage vert est constitué de 63 pour cent du domaine pastoral avec une superficie dépassant les 2,33 millions d’hectares composé d’alfa et de fourrage. « Ce potentiel devrait faire prospérer l’élevage ainsi que la production laitière », a-t-elle estimé.
S’agissant du domaine forestier, il constitue 18 pour cent de cet espace avec une superficie de 665.741 hectares. Quant à la superficie agricole, elle est évaluée à 591.769 hectares, soit 16 pour cent de la superficie globale de cet ouvrage forestier.
Source : dpa.news