D’après l’ONUDI, le transport des déchets textiles pré-consommation de la Tunisie vers des installations de recyclage en Europe et en Asie augmente l’empreinte carbone et représente jusqu’à deux tiers du coût total du denim (toile de coton servant à fabriquer les jeans) recyclé. Pour promouvoir le recyclage des tissus en circuit fermé en Tunisie, l’ONUDI et Diesel, une marque de mode italienne célèbre pour ses jeans, y ont entamé une collaboration autour d’un projet pilote.
S’inscrivant dans le cadre du programme « SwitchMed », ce projet s’appuie sur une collaboration étroite avec les acteurs locaux tout au long de la chaîne d’approvisionnement du denim en Tunisie. L’objectif est de mettre en place l’infrastructure et les processus nécessaires à la collecte, au tri et au recyclage en circuit fermé des textiles de pré-consommation, a rapporté SwitchMed, une initiative européenne visant à réaliser une économie circulaire en Méditerranée en changeant la façon dont les biens et services sont produits et consommés.
46 000 mètres de tissus recyclés
Cela commence par le tri des chutes dans les ateliers de confection. Celles-ci sont ensuite transformées en fibres de coton régénérées grâce à un procédé de recyclage mécanique, puis réintroduites dans la chaîne de filage et de tissage des tissus denim. À ce jour, l’entreprise italienne a collecté, trié et envoyé dans les ateliers de recyclage environ 7500 kg de déchets textiles provenant de la production de denim. Ces ateliers ont ainsi produit 46 000 mètres de tissus recyclés, qui ont permis de fabriquer pas moins de 28 000 paires de jeans composées à 20 pour cent de coton recyclé.
« Grâce à ce projet et à la collaboration de l’ONUDI, nous garantissons que les chutes utilisables serviront à la production de nouveaux vêtements, tandis que la partie restante sera recyclée dans d’autres chaînes d’approvisionnement, créant ainsi un cercle vertueux pour les déchets dérivés des processus de coupe du tissu », a dit Andrea Rosso, ambassadeur du développement durable de Diesel.
Selon l’ONUDI, les chutes issues des phases de production des vêtements sont généralement utilisées pour des applications de moindre valeur ou simplement mises au rebut et envoyées en décharge. « Ce projet pilote démontre que la capture de la valeur des déchets au sein de la chaîne d’approvisionnement locale en Tunisie est non seulement techniquement réalisable, mais également économiquement et écologiquement plus intéressante et bénéfique que le transport de ces déchets vers d’autres régions en vue de leur recyclage ou, pire encore, leur mise au rebut pure et simple », a déclaré Roberta De Palma, conseillère technique en chef à l’ONUDI.
L’utilisation de fibres recyclées pourrait réduire considérablement l’impact environnemental de l’industrie, notamment en économisant l’eau, en réduisant les émissions de carbone et les rejets de produits chimiques dangereux.
Source: dpa.news
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