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Le commerce de bananes est une activité économique génératrice de revenue pour bon nombre de commerçantes en République de Guinée. Malheureusement, ces femmes sont confrontées à d’énormes difficultés dans cette activité.
Mawata Damaro Camara fait depuis neuf ans la navette entre N’Zerekoré et Conakry pour écouler ses bananes. Ce jeudi 23 décembre elle explique ses hauts et ses bas à notre rédaction : » Depuis 9 ans maintenant je suis dans cette activité, parfois ça se passe bien. Comme c’est des fruits qu’on envoie, parfois ça balance quand les camions tombent en panne en cours de route et surtout pendant la saison des pluies. Arrivée à Conakry, nous donnons ces bananes en gros aux autres vendeuses, après une semaine, elles nous remboursent »
Cette activité n’est pas non plus sans difficultés ajoute dame Mawata. Il s’agit notamment d’un endroit approprié pour vendre: « nous n’avons pas de place, nous n’avons pas où jeter les ordures et pourtant nous payons les taxes. Ces taxes dépendent de la quantité de bananes dans le camion qu’on envoie. Parfois 50 mille francs, parfois 40 mille francs Guinéen. Pour ramasser les ordures nous payons encore de l’argent aux agents sauf quand nous contactons des services de PME qui transportent les ordures pour nous en débarrasser un peu. Et dans tout ça, chaque jour les policiers et les agents de la commune nous empêchent de nous assoir au bord de la route parce que nous n’avons pas de place. Parfois nos marchandises vont rester dans le camion jusqu’à pourrir »
S’agissant de la cherté des bananes dans les marchés des Conakry, Mawata Damaro Camara précise: « Pourquoi les bananes et les bananes locaux sont chères dans les marchés, c’est le coût de transport qui est excessivement élevé. De N’zerekoré à Conakry c’est entre 22 à 23 millions que j’effectue comme dépenses pour une porte de camion. Vous savez chaque camion a 5 portes imaginez. Dès fois je gagne 1 million 500 mille à 2 millions »
,Mawata Damaro Camara exhorte le président de la transition à leur trouver de bonnes places pour bien développer cette activité: « Je demande au Président Mamadi Doumbouya et le gouvernement de nous aider à avoir de la place. Au marché de la forêt ici à Yimbaya Tannerie, il n’y a pas de place. Chaque région a une importance en Guinée mais pour la Guinée Forestière est énorme. Depuis le temps d’Alpha Condé, ils nous ont interdit d’exporter les bananes ailleurs. Avant moi je voyageais pour Mali Bamako mais actuellement c’est interdit. En ce moment toutes les marchandises de la forêt viennent à Conakry et il n’y a pas où s’installer »
Aboubacar Camara