ADVERTISEMENT
De janvier 2020 à nos jours plus de 445 cas de viols de jeunes filles ont été enregistrés dans le pays dont plus d’une centaine sur mineures. Une recrudescence enregistrée au cours de cette période exceptionnelle de pandémie de COVID-19 Certes si des cas sont de plus en plus portés devant les tribunaux, leurs peines allant pour la plupart de 2 à 5 ans n’empêche pas la récidive. Une situation qui chaque année inquiète les activistes des droits de l’homme dont beaucoup estiment de nos jours que seule l’instauration de la castration chimique en Guinée peut venir à bout de ce fléau.
Parmi les VBG dont souffre la gente féminine le viol occupe de nos jours la première place car devenu quotidien. Sur plus de 445 cas enregistrés en neuf mois cette année plus de 150 viols sur mineurs ont été déférés devant les tribunaux. Cependant le désistement à la dernière minute de certains parents de victimes entrave la procédure, déplore Marie Gomez la DGA de l’Office de protection du genre et des moeurs (OPROGEM): » beaucoup d’enfants victimes de viols ne bénéficient pas correctement des soins de santé appropriés et ne sont pas rétablis dans leur droit côté pénal par ce que au moment où l’enquête est en cours les parents viennent retirer leur plainte. »
S’agissant des types de viols enregistrés par son service, elle souligne les cas d’adultes sur mineures mais également entre mineurs. Depuis Mars 2020 Marie Gomez a constaté une recrudescence de ces viols alors que le pays était en état d’urgence sanitaire à cause du coronavirus.
Malgré l’arsenal juridique existant Kadiatou Konaté presidente par intérim du Club des jeunes filles leaders de Guinée, estime que ces agissements sont favorisés par certains manquementscomme l’éducation et la protection .
Hassatou Lamarana Bah web activiste, fait parti des nombreux défenseurs des droits des femmes qui pensent que la castration chimique des auteurs de viol est le seul recours possible actuellement. Ce procédé consiste à faire une injection pour anéantir de manière irréversible les organes génitaux : » à l’occasion de la rentrée parlementaire au début du mois d’octobre notre structure, les Amazones de la presse guinéenne, a présenté un mémorandum aux députés pour les alerter sur ce phénomène qui affecte considérablement l’épanouissement des femmes et filles. Dans nos recommandations nous avons demandé la castration chimique des violeurs pour protéger les petites filles et dissuader les autres. Pour moi quelqu’un qui viol un bébé de deux mois, une fillette de 5 ou 10 ans est un malade mental. »
La loi guinéenne prévoit 5 à 20 ans d’emprisonnement pour viol. Aucune peine à perpétuité n’étant à ce jour prononcée, les auteurs de viols écopent généralement entre 2 et 5 ans de prison avant d’être libérés. Ne se sentant pas inquiétés par de telles peines pénales, plusieurs d’entre eux récidivent, précise Maitre Moyuma Kabuya specialiste en genre et droits humains: « C’est une dépravation de nos valeurs. Le viol est considéré dans notre société africaine comme un acte honteux. La victime ne veut même pas qu’on en parle pour ne pas être mal regardée par le voisinage et même avoir du mal à se trouver un mari. La honte doit changer de camps car le silence encourage les auteurs de viol. La plupart des violeurs attrapés sont des récidivistes. Souvenez vous de celui de Coyah, c’est quand il a été attrapé qu’il a expliqué qu’il était à près de quinze femmes violées. Une seule parmi elles a osé le dénoncer car la plupart étaient mariées et avaient peur de perdre leur foyer. Aux grands maux les grands remèdes, on a tout tenté. Il ya toute une panoplie de textes réglementant mais ça ne sert pas alors il faut passer à la vitesse supérieure et trouver une solution radicale. Dans des pays arabes où la castration chimique est appliquée il ya moins de viols. Tout le problème est qui va initier cette loi ici?
Selon lui trois possibilités s’offrent ici: la première faire un plaidoyer auprès de l’assemblée nationale pour qu’elle en fasse un proposition de loi; deuxièmement le ministère en charge des droits et autonomisation des femmes en fait un projet de loi tout comme son homologue de l’action sociale peut en parler en conseil des ministres pour que le gouvernement à travers le ministère de la justice portent cette initiative. La société civile et les médias ont aussi un grand rôle à jouer dans la sensibilisation.
Hadjiratou Bah