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Depuis quelques semaines de nombreuses personnes sont victimes du paederus, un insecte qui sévit dans le pays. De couleur rouge et noir ce coléoptère contient une substance toxique appelée pederin qui cause des dermatites et conjonctivites une fois l’insecte écrasé sur la peau ou les yeux. Ses effets se matérialisent par une rougeur puis des sensations de brûlures très douloureuses qui peuvent durer au moins cinq jours si pris en charge tôt dans un centre hospitalier notamment la dermatologie. Cependant de nombreuses victimes préfèrent se soigner elles même à domicile ce qui prolongerait la durée de la maladie. Pourtant, depuis quelques années, des scientifiques font les yeux doux à ce coléoptère dont la toxine aurait des effets sur les cellules cancéreuses.
Dans la ville industrielle de l’alumine, Fria, Fodé à subit les méfaits du Paederus à son domicile il ya deux semaines: « revenu du boulot très fatigué j’ai préféré étaler la natte à terre et me coucher. Ya quelque chose qui marchait sur mon cou, j’ai cru que c’était un moustique et je l’ai écrasé avec ma main. C’etait gluant mais je n’y ait pas beaucoup prêté attention. Le matin j’ai senti un peu de brûlure que je n’ai pas considéré. C’est seulement le surlendemain que j’ai commencé à sentir la douleur. J’ai commencé à mettre du miel dessus matin et soir pendant une semaine. Je ne savais pas que c’était le paederus c’est ma femme qui voyant les lésions m’a informé que les insectes là sont aux alentours d’un dépotoir d’ordures non loin d’ici. »
Dans la capitale Conakry les populations ne sont pas non plus épargnées. Le journaliste Habib Marouane Camara en fait les frais depuis une dizaine de jours: » je l’ai écrasé sur mon ventre. J’ai aussi des brûlures sur le cou et l’épaule. Je sens la douleur et ça me démange aussi. Je ne suis pas allé à l’hôpital. »
En convalescence, Maître Alpha Amadou DS Bah lui se demande encore à quel moment il a été en contact avec ce coléoptère surnommé par les guinéens « Béret Rouge »: » j’avoue que ça m’a prit du temps pour comprendre ce qui m’arrivait car la première fois j’ai ressenti une douleur sur la tête avec quelques boutons. Finalement ça s’est transformé en plaie. Cela m’a obligé d’aller chez mon coiffeur enlever le reste de cheveux et j’ai mis la pommade prescrite à mon enfant pour ses récurrents boutons à la tête. Le lendemain je me réveille avec des douleurs au niveau du crâne mais aussi du côté gauche de mon cou. J’ai remarqué aussi qu’il y avait des picotements. Quand je me suis miré j’avais l’impression qu’on a versé de l’eau chaude sur moi. Le troisième jour c’était le côté droit qui était atteint. Cela m’a beaucoup intrigué. C’est avec les médias que j’ai appris l’existence de cet insecte et j’ai fait le lien. Je ne suis pas allé à l’hôpital, comme la douleur persistait on m’a conseillé de mettre le miel. Ça commence à cicatriser. Mais j’invite quiconque contracte cette maladie d’aller à l’hôpital. »
Comme eux, nombreux sont les citoyens qui ne vont pas vers les structures sanitaires se faire soigner. Pourtant Dr Mory de la dermatologie du CHU Donka rassure que bien prise en charge la maladie ne dépasse pas cinq jours: « on donne un antalgique aux patients qui viennent , après on leur prescrit un désinfectant et un locoïde (pomade). L’éruption cutanée et la douleur ne dépassent pas cinq jours mais c’est une mauvaise prise en charge à domicile qui fait durer au-delà des cinq jours. »
Cependant il met les citoyens en garde contre une éventuelle confusion avec le zona qui a les mêmes symptômes que ceux du Paederus. Ce zona non traité convenablement peut entraîner des complications. A titre préventif contre le paederus, ce dermatologue conseille ceci: « la meilleure protection c’est de na pas écraser quoi que ce soit sur le corps en cette période. Aux alentours de 19 heures éviter de s’asseoir sous les ampoules allumées car leur lumière attire les insectes. Le soir pulvériser la maison d’insecticide et fermer la porte afin qu’ils n’y entrent pas. »
Dans un article du site medyaturk.info publié il ya deux ans, des chercheurs turcs verraient le Paederus comme un espoir dans la lutte contre le cancer. Ceci suite aux tests faits sur des souris dont la vie a été prolongée après administration du perderin. Cette substance du paederus est quinze fois plus toxique que le venin du Cobra precise professeur Sinan Anlas cité dans cet article de medyaturk.info. Ce Chercheur qui étudie ce coléoptère depuis 15 ans pense qu’il peut aussi être efficace dans le traitement à large spectre d’infections bactériennes. D’où des études entamées depuis 3 ans sur l’impact des coléoptères Paederus sur la pharmaceutique, l’agriculture et l’écologie par une université Turque soutenue par le Conseil de recherche scientifique et technologique de Turquie (TÛBITAK) précise le site Medyaturk.info
Hadjiratou Bah